Le groupe scolaire d'origine turque Yavuz Selim n'a, à ma connaissance, jamais causé du tort à l'Etat du Sénégal : il n'a jamais été confronté à un scandale fiscal, n'a pas formé des terroristes ni d'islamistes radicaux, ne s'est jamais mêlé de politique intérieure sénégalaise. Les fermeture des écoles de ce groupe par l'Etat du Sénégal, ceci afin de ne pas se froisser avec l'Etat turc du Président Erdogan qui est en guerre ouverte avec Fetullah Gulen ("fondateur" des écoles Yavuz Selim), est le symbole de quelque chose de profond et triste : les intérêts économiques immédiats prennent le pas sur l'éducation des enfants qui feront le Sénégal de demain. Nos pays ne s'en cachent même plus : ils ne se voient plus que comme des entités devant faire du business, réaliser des grands travaux, attirer des investissements étrangers et générer de la croissance. Nous en sommes arrivés à oublier que d'autres champs de la vie, comme l'éducation et la protection des enfants, sont aussi, ou sinon plus importants que la création de richesses ou la construction d'infrastructures. Bien qu'étant un fervent défenseur de l'enseignement public républicain, je pense la fermeture de ce groupe privé d'excellence est un jour triste pour l'éducation nationale sénégalaise. Mes pensées vont à toi Lamine Traoré, alumni de Yavuz Selim, qui a tant aidé tes cadets sénégalais qui venaient étudier à l'étranger mais aussi à tous les sénégalais qui, de près ou de loin, ont eu à fréquenter le groupe Yavuz Selim. Un jour triste et un véritable gâchis.