J’étais juste concentrée sur le travail avec mon prochain album. Il fallait que je fasse un break en diminuant le rythme des voyages et autres prestations. Un album demande beaucoup d’efforts et de concentration. C’est la raison de mon retrait volontaire de la scène musicale.
Mais tout de même, vous êtes restée longtemps sans sortir d’album
J’ai l’habitude de rester trois, quatre voire cinq ans sans mettre un album sur le marché. Donc, on peut dire que je ne suis pas absente. Déjà, j’ai sorti un single, il y’a cinq semaines. On va peaufiner un agenda pour la promotion du single et pouvoir, ensuite, annoncer la sortie de l’album. Cependant, je n’aime pas être trop exposée devant les médias
Vous êtes revenue avec un nouveau look et un nouveau single. Pourquoi le titre «Tamit» ?
C’est une expression très usitée et j’ai l’habitude d’user de ce genre d’exercice pour véhiculer un message. Je pense que le titre est bien accueilli et le public a bien compris le message que je voulais lancer. En ce qui concerne le changement de look, c’est juste une envie de bien faire. J’ai juste suivi mon instinct en innovant dans la simplicité pour m’adapter à l’été avec mon déchiré très fun.
Parlez- nous alors de l’album et des thèmes qui y seront développés ?
La sortie est prévue pour bientôt. Le single vient juste de sortir et il faut que le public s’approprie le titre avant que le reste de l’album ne soit délivré. Je leur demande de patienter un tout petit peu, mais c’est pour très bientôt. L’album est arrangé par Ibou Ndour. Pour le contenu, tout le monde sait que la base de mes thèmes, c’est l’amour. Mais, il y’aura aussi d’autres thèmes très intéressants qui y seront développés et ça va faire plaisir au public. Bref, il y aura du tout avec l’actualité en plus des préoccupations de nos compatriotes.
Vous aviez annoncé en grande pompe une soirée au Grand Théâtre. Mais on en parle plus…
On avait annoncé une soirée au Grand Théâtre qui n’a finalement pas eu lieu. Parce que c’est Youssou Ndour qui nous avait proposé d’attendre la sortie de l’album. Donc, on l’a juste reportée en attendant la sortie prochaine de l’album. Cependant, sachez que je ne fais pas de fixation sur le Grand Théâtre. J’ai déjà joué trois fois au Grand Théâtre avec réussite. Ce n’est plus un challenge et je veux vraiment proposer du neuf au public. Pour l’instant, j’attends le moment opportun.
Vous aviez quitté avec fracas Prince Arts. Pourriez-vous revenir sur ce différend ?
J’ai toujours dit que prince Arts est ma maison. C’est la vie qui est ainsi faite. Même dans ta propre maison, il peut arriver qu’il y ait des incompréhensions. Il peut arriver que des frères s’étripent et se retrouvent après. Je rends grâce à Dieu, car on n’en est pas arrivé là. Je pense que c’était juste une petite affaire que les gens ont amplifiée. Tout cela, c’est derrière nous. Encore une fois, Prince Arts est ma famille et cela vaut mieux que les choses se soient passées ainsi. « Li Thiat rek la wone ». Je pense que c’est le Bon Dieu qui l’avait voulu ainsi et il fallait que cela se passe ainsi. C’est Youssou Ndour qui m’a ramenée à Prince Arts. C’est un père pour moi et je ne peux rien lui refuser d’autant plus que tout le monde sait et voit qu’il m’estime beaucoup. Je veux juste que les gens prient pour nous pour que pareille situation ne se reproduise à l’avenir. Je suis juste retournée chez moi et ce n’est pas un événement. C’est une page tournée pour moi.
Certains disent que c’est parce que Titi n’a pas réussi ailleurs qu’elle est revenue…
Comme je le dis toujours, je suis une « Lionne ». Je suis la seule artiste qui peut rester cinq ans sans sortir d’album et continuer d’exister musicalement. C’était juste une rupture et cela ne m’a pas empêché de poursuivre mon chemin. Je suis allée au Grand Théâtre. J’ai effectué une tournée de deux ans avec l’ONU. On ne peut pas parler d’échec. C’est une situation qui découle de la volonté divine et cela devait se passer ainsi. Je connais Youssou Ndour depuis l’âge de sept ans et je ne savais même pas que j’allais être artiste en ce moment. Je ne suis pas pressée et j’accepte mon destin qui est déjà tracé
On vous présente aussi comme une femme belliqueuse. Ce qui expliquerait vos relations difficiles avec Viviane ?
Je ne voudrais pas citer de nom. Car quand j’ai dit une fois que « dafa tandou woyam bi », les gens ont mal interprété mes propos. Et depuis, je me suis engagée à ne plus parler publiquement de mes collègues. Je vis pleinement ma musique et je n’ai aucun problème avec un artiste. Je pensais simplement que j’avais le droit d’apprécier son travail.
N’empêche, le courant ne passe pas entre vous et Viviane?
Décidément, les gens aiment les histoires. Encore une fois, je n’ai aucun problème avec qui que ce soit. Je suis artiste chanteuse et je suis ma voie comme toutes les autres. Je ne suis pas du genre à courir derrière les honneurs. Je vis ma musique selon les préceptes divins et je ne suis pas du genre à enfreindre les règles
Êtes-vous prête à faire un duo avec elle ?
Je ne vais tomber dans votre piège. Tout ce que je peux dire, c’est que je ne ferme la porte à personne. Si une personne sent que nous pouvons faire quelque chose, nous allons le faire sans problème. Je suis prête à travailler avec tout le monde pourvu que le feeling y soit et que l’envie soit réciproque.
Pourquoi ne mentionnez- vous pas son nom en la nommant, Viviane
Je ne peux pas descendre à ce niveau. Je ne me suis jamais battue avec un artiste. Je suis éduquée dans des valeurs qui font que je ne peux et ne veux pas dire du mal des gens. Je n’ai aucun problème avec elle ou une autre
Le 13 octobre aura lieu le Grand Bégué de Pape Diouf à Accor Aréna de Bercy. Etes- vous invitée ?
Pape Diouf est un artiste avec lequel je partage le même label, mais il ne m’a pas invitée.
Pourquoi ? Serait-ce la faute au label ?
Vraiment, je ne veux pas m’épancher sur le sujet. Il n y a pas de quoi fouetter un chat. Et puis, je suis revenue au label il n y a pas très longtemps. Je ne vais pas épiloguer sur cela. J’en suis désolée, mais je ne peux pas en dire plus.
Mais Pape Diouf vous a cité sur un plateau de télévision de la place ?
Vous savez très bien que cela ne se passe pas ainsi. Je pense que c’est parce que je n’ai pas une relation suivie avec lui qu’il ne m’a pas invitée. Nous sommes très proches et cela se comprend. Il n’y a aucun problème. Cependant, j’ai beau être proche avec toi, si tu ne prends pas la peine de venir me voir pour m’inviter, je ne me risquerais jamais à aller à ta rencontre. Malgré tout, je suis de tout cœur avec lui et j’invite les Sénégalais à aller massivement le soutenir.
On parle aussi de votre ancien choriste Djité Malaw qui affirme qu’il a vécu ses pires moments d’artiste à vos côtés. Que répondez-vous à ces accusations ?
Pour ce cas précis, je ne vais pas répondre à votre question. Le linge sale se lave en famille. Je voudrai juste vous rappeler qu’il a toujours claironné partout que je suis sa mère et sa tutrice. Il connait bien chez moi. S’il a quelque chose à me reprocher, il doit venir chez moi et me le dire en face. Je ne peux pas me permettre de répondre par presse interposée. Ce n’est pas un événement. Il me connait très bien et sait comment j’ai fait pour l’imposer sur scène à mes côtés. Je ne vais pas trop m’étendre sur ce sujet.
Titi a retrouvé son autre « Aladji Ass », comment conciliez-vous musique et vie de famille
Tout est question d’organisation. Ce n’est pas difficile et la personne qui t’a trouvée dans ce milieu avant de t’épouser peut aisément comprendre les aléas du showbiz. Je suis une femme artiste qui arrive à concilier tout cela sans problème.
Qui est la fille sur une vidéo qui circule en boucle et dont on dit que vous êtes la maman
Ce n’est pas ma fille. C’est un fan qui m’aime beaucoup et elle imite très bien ce que je fais. C’est une chanteuse en herbe qui imite aussi beaucoup d’autres artistes. Cela nous fait plaisir et je prie pour elle. Cependant, elle n’est pas ma fille, mais je la considère comme telle car elle m’aime beaucoup et je le lui rends très bien.
Êtes-vous décidée à laisser vos enfants faire de la musique ?
La musique m’a tout donné, mais quand même, je ne veux pas que mes enfants suivent ce chemin. La musique est un milieu très difficile et je ne souhaite pas que mes enfants vivent ce que j’ai vécu. Actuellement, ils étudient. Plus tard, ils auront à faire leur choix dans d’autres domaines. C’est mon souhait
Pourquoi continuez-vous toujours à faire le mbalax alors que tout le monde dit que ce n’est pas votre style ?
J’aime le « Mbalax ! ». J’aime la musique sénégalaise vraiment. Pour moi, je ne peux être née et avoir grandi dans ce genre musical et valoriser une autre musique qui n’est pas de chez nous. Si je le fais, je me minimise. Je suis Sénégalaise et fière de l’être. Je dois valoriser nos instruments musicaux. Je peux même me lancer dans d’autres genres. Je le fais parfois dans mes soirées en faisant de la musique acoustique ou classique. Mais, il faut que les artistes valorisent notre musique parce que ce ne sont pas les étrangers qui le feront à notre place. L’Américain est connu par le rap. Et si aujourd’hui le rap a pu dépasser les frontières, c’est parce qu’ils l’ont valorisé. C’est pour dire donc que nous aussi, on doit valoriser notre musique. Je peux faire de la musique traditionnelle, mais c’est le mbalax qui m’intéresse. Je ne suis pas de la caste des griots, mais je peux bien chanter sur le registre traditionnel ou acoustique.
Comment jugez-vous l’évolution de la scène musicale ?
Je suis une artiste qui aime passionnément la musique. Je ne peux pas être juge et partie à la fois. Il faut juste que la musique soit bien pour que j’adhère. Il faut que le nivellement se fasse et que la porte soit ouverte à tout le monde.
Après presque 20 ans de carrière, quel bilan en tirez-vous.
Je rends grâce à Dieu. C’est vrai que je n’ai pas fait beaucoup d’albums. J’en ai fait que trois ou quatre. Je poursuis mon chemin dans l’art même si j’ai été confrontée à des difficultés que j’ai pu surmonter. J’ai des choses qui m’ont beaucoup marquée dans la musique. Par exemple, mes soirées au Dock Haussman et au Grand Théâtre.
Question d’actualités. Comment jugez-vous la situation difficile du pays.
C’est vrai que la situation du pays est très difficile et je le constate comme tout le monde. Il faut juste rendre grâce à Dieu et savoir que rien n’est facile dans la vie. Notre pays est mieux loti que certains. Les temps sont durs et beaucoup de choses ont changé.
Avec le Témoin