La coalition Natangué Askan Wi a présenté mercredi à Thiès le programme de réforme institutionnelle et de gouvernement qu’elle entend mettre en œuvre, si elle devient majoritaire à l’Assemblée nationale.
Le président de Natangué Askan Wi et président du parti Djital Wareef, Alassane Niang a rencontré la presse en présence de militants et de sympathisants, pour présenter les points saillants des réformes que sa coalition compte appliquer si elle obtient une majorité à l’Assemblée nationale.
Alassane Niang avait à ses côtés la tête de liste départementale de sa coalition, Malick Sow, la titulaire du département de Thiès, Aïssatou Dia, la suppléante de la liste de Tivaouane Aïssatou Boré et Adama Diop, vice-présidente du parti Djital Wareef.
A l’en croire, la Natangué Askan Wi, en cas de victoire, va déposer une motion pour faire tomber l’actuel gouvernement et désigner un Premier ministre de la majorité. Elle pourrait alors faire passer son projet de réforme institutionnelle et de gouvernement.
Ce qui constitue, à ses yeux, « le moyen le plus légal et le plus pacifique de se débarrasser du gouvernement de Macky Sall », mais aussi de couper court à toute « velléité de troisième mandat ».
Comme « première réforme institutionnelle », Natangué Askan Wi envisage « un rééquilibrage des pouvoirs », pour qu’ils ne soient plus concentrés entre les mains d’une personne, a dit Alassane Niang. Il s’agira aussi de bâtir un « Parlement bicaméral », en restaurant le Sénat.
Face à ce qu’il appelle l’ »échec » de la 13-ème législature, la coalition Natangué Askan Wi se propose d’élaborer des politiques publiques dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’économie, de l’agriculture, etc.
« Le Sénégal est au bord du gouffre », a-t-il dit, citant des statistiques de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.
Il évoqué un taux d’endettement de 64% par rapport au PIB, proche du seuil des 70% fixé par l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), alors que le taux de croissance « stagne depuis deux à trois ans, et tend vers le négatif ».
S’y ajoute un « déficit budgétaire de près de 1.400 milliards de FCFA », trois éléments qui avaient présidé à la dévaluation du FCFA en 1994, a-t-il signalé.
Le président de Natangué Askan Wi a aussi relevé un « déphasage » entre la construction d’infrastructures « faisant croire à l’avancement », et l’ »appauvrissement » des Sénégalais, lié au faible développement du capital humain.
Déplorant le fait que 70% de la population produisent 17 % des richesses, il a fait état de l’ambition des députés de sa coalition d’ériger au rang de priorité la transformation sur place des ressources halieutiques, agricoles minières et autres.
Parmi le paquet de réformes proposées, figurent par exemple la suppression du ministère de la Justice, qui sera remplacé par une Haute autorité de la justice, pour consacrer l’indépendance de la justice. Il cite de même l’instauration d’un revenu de dignité qui sera accordé toute personne âgée de 60 ans et plus, qu’elle soit retraitée ou non.
Sur le plan de la couverture maladie, une carte sanitaire biométrique devrait permettre à tout citoyen d’accéder aux services de santé quel que soit son niveau de revenu. Natangué Askan Wi prévoit, concernant la sécurité, un « maillage du pays » avec un dispositif de vidéosurveillance.
Elle entend supprimer la loi sur le parrainage considérée commune une « anomalie institutionnelle ».
La réforme du Parlement que Natangué Askan Wi compte mettre en œuvre propose la création d’un corps de l’administration parlementaire, constitué d’étudiants dans différentes disciplines, pour assister les députés dans les travaux en commission.