
Celui qui est en même temps écrivain poursuit : «Les études nous ont montré qu’un régime de change plus flexible dont les marges de fluctuations sont encadrées avec un arrimage de la monnaie à un panier de devises au prorata des monnaies des pays avec lesquels on commerce le plus, était beaucoup plus optimal en termes de bien-être et de croissance économique.»
Faut-il engager la réforme au niveau communautaire ou locale ? Felwine Sarr plaide pour la première approche. Il demande en ce sens «d’accélérer le projet de l’éco dans le cadre de la CEDEAO» afin «de préserver les gains d’une intégration monétaire et économique».
L’économiste n’écarte pas pour autant la seconde possibilité. Mais il prône la prudence : «Si nous devons aller vers une monnaie nationale, il faudra s’assurer des conditions économiques pour bien le faire parce que l’on voit bien que c’est à double tranchant. Actuellement, il y a 23 monnaies africaines qui sont dans la tourmente. Il faut donc réfléchir au bon ‘trade-off’ pour assurer l’effectivité des fonctions de la monnaie. C’est une réflexion à mener avec soin.»