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Révolution judiciaire : Téliko, un "rebelle" à la tête de l'UMS

JUSTICE
Lundi 21 Août 2017

L’Union des magistrats du Sénégal (UMS) a un nouveau président. Il s’appelle Souleymane Téliko qui succède ainsi à Magatte Diop. Portrait d’un juge silencieux dont le calme et le caractère indépendant étonnent ses collègues.

Souleymane Téliko, nouveau boss de l’Ums est passé d’inconnu a célébrité depuis qu’il s’est offusqué par voie épistolaire des agissements «peu orthodoxe» du Garde des Sceaux Téliko accusait Sidiki Kaba de procéder «régulièrement par consultation à domicile chaque fois qu’il s’agit d’affectation d’un juge.» Sa «sérénité», son «calme» quand la tempête s’abattait sur lui ont étonné beaucoup de ses collègues, qui parviennent mal au fond à cerner qui est vraiment ce juge de plus de 50 ans, très réservé sans être timide.

Selon le témoignage de ses pairs, depuis cet incident avec la tutelle, Téliko est devenu un symbole pour la profession, qui a retrouvé à cette occasion tout son esprit de corps face à un Exécutif encombrant. Ses pairs le disent opiniâtre et indépendant. Sans qu’il ait pour autant le tempérament d’un chasseur ou d’un justicier. «C’est un juge qui s’inscrit plutôt dans cette génération des juges techniciens, ni militants, ni idéologues. Il est accrocheur et ne reculera pas devant l’injustice», dit-on au Parquet. «Si je devais résumer Téliko, je dirais que c’est un magistrat atypique, qui choisit d’être volontairement distant au palais, parce que cet univers compassé de la magistrature lui est un peu étranger. C’est un type fondamentalement honnête, qui n’est pas un fou de la détention», estime un avocat qui a fréquenté à plusieurs reprises son cabinet.

Absorbé, Teliko travaille. D’arrache-pied. Et discrètement. Ses collègues ignorent tout de son instruction. Habile, sachant manœuvrer, Teliko essaie d’éviter ces conflits que connaissent souvent les juges d’instruction avec le parquet. Même si celui-ci ne l’appuie pas toujours. Détestant qu’on lui accole une étiquette, il est silencieux sur ses engagements, même les plus anodins. Depuis son différend avec la tutelle, l’homme a pris du relief, s’est affirmé. Sa liberté de ton a énormément contribué à son élection à la tête de l’UMS. Une élection a l’issue de laquelle il a obtenu 125 voix contre 77 pour le président sortant. 

De grands défis l’attendent donc pour la réforme de la magistrature. Téliko en est bien conscient. Aussitôt après son élection, il s’est engagé à travailler et renfoncer l’indépendance de la justice. «C’est une condition fondamentale pour la consolidation de la démocratie et le respect de l’Etat de droit, mettant l’accent sur l’importance de permettre au magistrat de jouir de sa liberté, étant le garant de la confiance du citoyen vis-à-vis de l’Etat et de la société», dira Téliko. «La justice devra se construire dans le dialogue et non dans la confrontation. Liberté de ton ne veut pas dire rapport conflictuel et l’UMS devra travailler en toute indépendance mais également dans le respect des règles qui garantissent le fonctionnement harmonieux de la justice», fait-il fait remarquer.
 

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