Le camp Erdogan revendique la victoire. Le Premier ministre turc Binali Yildirim a revendiqué dans la soirée la victoire du "oui" dans le référendum constitutionnel qui se tenait ce dimanche en Turquie, visant à renforcer les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. "Décision historique" "Mes chers concitoyens, d'après les résultats non-officiels, le référendum prévoyant la présidentialisation du système s'est conclu par (une victoire du) oui", a déclaré Binali Yildirim lors d'un discours de victoire depuis le quartier-général de son parti, l'AKP, à Ankara.
De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué une "décision historique" tout en revendiquant la victoire, et a appelé les pays étrangers à "respecter" cette décision. "La Turquie a pris une décision historique au sujet de son système de gouvernance", a-t-il déclaré lors d'un discours à Istanbul.
"Nous voulons que les organisations et les pays étrangers respectent la décision de notre nation", a-t-il ajouté, évoquant par ailleurs la possibilité d'un nouveau référendum, sur le rétablissement de la peine de mort. Les résultats officiels sont encore attendus, mais après dépouillement de 99% des bulletins de vote, le "oui" est en tête avec 51,34%, selon ces résultats partiels publiés par Anadolu.
Des scènes de liesse ont notamment éclaté à Istanbul, où les partisans du "oui" sont descendus fêter leur victoire dans la rue. L'opposition va contester le résultat Mais l'opposition a d'ores-et-déjà fait savoir qu'elle va contester le résultat. Les deux principaux partis d'opposition au président turc Recep Tayyip Erdogan ont en effet dénoncé des "manipulations". Bülent Tezcan, secrétaire-général adjoint du premier parti d'opposition, le CHP (social-démocrate), a dénoncé sur la chaîne CNN-Türk une "violation" après la décision du Haut-Conseil Electoral (YSK) de valider les bulletins de vote non marqués du sceau officiel.
Et le deuxième parti d'opposition, le HDP, a fait savoir sur Twitter qu'il allait contester les votes provenant de "deux tiers" des urnes. Renforcement des pouvoir présidentiels La révision constitutionnelle soumise au vote des Turcs dimanche prévoit le transfert du pouvoir exécutif au président, la suppression de la fonction de Premier ministre, et pourrait permettre à Recep Tayyip Erdogan de rester au pouvoir au moins jusqu'en 2029.
Pour le président turc, âgé de 63 ans, cette mesure est nécessaire pour doter la Turquie d'un exécutif fort et stable au moment où le pays affronte des défis économiques et sécuritaires majeurs. Mais ses détracteurs dénoncent un texte rédigé sur-mesure pour satisfaire les ambitions de Recep Tayyip Erdogan, accusé de dérive autoritaire, notamment depuis un putsch qui a failli le renverser en juillet.