Que sait-on de lui ? Pas grand-chose. Après le lycée Blaise Diagne de Dakar, il s’est envolé pour la France, où il a fait dix ans, de 1977 à 1987. Avant le pays de De Gaulle, il a fréquenté le royaume chérifien du Maroc, toujours dans le cadre de sa formation intellectuelle.
A l’Office national des postes et des télécommunications, actuelle Sonatel, il a servi pendant quelques années. Présenté ainsi, entre les bancs du lycée et les amphithéâtres marocains et français, la personne dont on parle pourrait être classée parmi ces hommes-là en lunettes blanches qui, enveloppés dans les ensemble costume-cravate, transpirent un raffinement à l’occidental. Mais il n’en est rien. Celui-ci est tiré de deux turbans, l’un blanc, l’autre noir. Il s’agit de l’actuel Khalife des Layènes, Mamadou Makhtar Laye. Sixième khalife des Layènes.
Génie informaticien
L’homme de soixante-neuf ans à la tête de la communauté orpheline, il y a peu, de Baye Abdoulaye Thiaw, est le fils de Seydina Mandione Laye (deuxième khalife du Mahdi) et de Ya Faty Niang. Mamadou Makhtar Laye est la parfaite incarnation du fait que le spirituel et le temporel ne sont pas deux réalités dont le mariage est d’avance condamné à une rupture évidente. Etre expert en informatique et point focal d’une communauté religieuse, qui dit mieux…
A ce khalife, fils de khalife et petit-fils de Seydina Limamou Laye, il lui est aussi reconnu nombre de qualités humaines. L’humilité seule pourrait les résumer. Aussi dit-on du khalife qu’il a toujours voué une allégeance franche et entière à ses frères.
«Son avènement à la tête de la communauté Ahlou Lahi suscite beaucoup d’espoir chez les talibés», tel que dit par un fidèle layène. Ce, parce qu’«il tient à réaliser des investissements permettant de développer les villages layènes. Son cursus, ses séjours au Maroc et en France lui ont procuré une certaine culture et ouverture d’esprit».
On se souvient alors de sa première sortie, qu’il avait réservée au chef de l’Etat. Rencontre au cours de laquelle il a fait part au Président Macky Sall, de ses projets pour la communauté layène, mais aussi de sa mission d’œuvrer pour la paix et la stabilité du pays, tel que souligné par le site internet de la Présidence.
Du reste, le nouveau khalife des Layènes brille aussi par sa discrétion. Les khalifes layènes se couvrent symboliquement le chef, avec des turbans noir et blanc. Mamadou Makhtar Laye a aussi ceux de l’érudition et de la discrétion.
LE QUOTIDIEN