
La première tranche d’un versement étalé sur 3 paiements sur le montant de plus de 187 millions de francs (40 % à la réception de la facture, 40 % le 1er septembre 2018, et 20 % le 1er décembre 2018) cette première tranche a été décaissée le 18 juillet 2018 pour certaines entreprises de presse. Il s’agissait d’un montant de près de 76 millions de frs sur un chèque de la BNDE. Jeune Afrique obtiendra un ordre de publicité en date du 31 janvier 2019 de 5100 Euros, puis le Figaro une pub de 10.000 Euros. Jusqu’ici rien de grave. Comment une entreprise ALBG Communication Afrique créée le 07 février 2017 à Dakar a-t-elle pu gagner aussi rapidement un tel marché de communication ? Mais à la lumière du contrat nébuleux signé entre Philippe Bohn et Ndèye
Bineta Guèye, l’on comprend que c’est une association de malfaiteurs qui s’était organisée pour pomper l’argent du contribuable sénégalais. Le contrat entré en vigueur le 02 novembre 2017 stipulait que ALBG devait gérer la communication, le marketing et la publicité d’Air Séné- gal Sa. Le cabinet devait obtenir des honoraires variables (commissions de 7 % sur la production HT et de 9% de commission pour le développement de la stratégie et les achats médias HT). Mais en outre, il est stipulé que les honoraires du Prestataire sont composés d’une partie forfaitaire mensuelle dénommée «retainer» de 6 millions de frs. C’est au niveau du système de paiement des honoraires que se situe l’arnaque. «Albg touche des paiements mensuels sur des conseils. Par exemple, elle dit à Air Sénégal de faire des sacs publicitaires, elle passe commande des sacs publicitaires pour Air Sénégal, Air Sénégal fait le paiement des 50 % d’avance et Albg gagne 9 % de commission du montant de la commande en plus de la marge sur la facture que lui verse le fournisseur» explique notre source.
Cette dernière ajoute «une autre bizarrerie à l’heure de la création d’emplois, ALBG facture à Air Sénégal un community manager et un responsable relations publiques. Ce qui fait que le Sénégal se prive de ces emplois que pouvaient occuper de jeunes sénégalais. Et le plus cocasse c’est qu’ALBG non seulement fait travailler son agence au Canada en confiant le travail de community manager à un Canadien mais elle fait facturer des prestations à ALBG Sénégal par ALBG Canada. Ce qui fait que l’argent est rapatrié au Canada et, du coup, le Sénégal perd doublement». La plainte annoncée par la compagnie sur de supposés sabotages sur son module de réservation de billetterie fait rire notre source. A l’en croire, si le système est perturbé, c’est parce qu’il n’est pas sécurisé. La faute, ce fut d’avoir confié un tel dispositif à ALBG qui n’a aucune qualification pour développer un tel système.
Le Témoin