La RDC a recueilli 151 voix sur 193 votes, le nombre d’Etats membres de l’Assemblée générale de l’ONU. La majorité requise était de 97 voix.
Le groupe de pays africains s’était mis d’accord il y a quelques mois pour proposer outre la RDC, l’Angola, le Nigeria et le Sénégal afin d’occuper les quatre sièges alloués au continent. L’Angola a recueilli 187 votes, le Nigeria 185 et le Sénégal 188.
Outre les quatre pays du continent africain, les autres membres de l’Assemblée ayant été élus lundi sont l’Afghanistan, l’Australie, le Chili, le Mexique, le Népal, le Pakistan, le Pérou, le Qatar, la Slovaquie, l’Espagne et l’Ukraine.
L‘élection de la RDC au Conseil des droits de l’Homme «est une insulte pour les nombreuses victimes des abus commis par le gouvernement congolais à travers le pays», a dénoncé dans un communiqué l’ONG Human Rights Watch. «Les forces de sécurité gouvernementales sont soupçonnées d’être responsables de la plupart des violences dans la région Kasai et près de 90 fosses communes ont été recensées, montrant que la RDC ne mérite pas un siège» dans ce Conseil, a précisé Louis Charbonneau, directeur à New York de HRW.
En juillet, les Etats-Unis avaient vivement critiqué les pays africains ayant soutenu la candidature de la République démocratique du Congo au Conseil des droits de l’homme, affirmant que cela enflammerait encore le conflit dans ce pays.
Le Conseil enquête sur les atrocités commises en République démocratique du Congo par les forces armées du pays et des milices dans la région du Kasaï.
Nikki Haley, ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU et qui doit se rendre prochainement à Kinshasa, avait jugé que le soutien à la candidature de la RDC était «un manquement inexcusable» à la promotion des droits de l’homme par les pays africains.
«Quand des pays du groupe Afrique avancent la candidature d’un pays comme la République démocratique du Congo pour qu’il devienne membre du Conseil des droits de l’homme, cela n’affaiblit pas seulement cette institution – mais alimente également le conflit qui provoque tant de souffrances sur ce continent», avait-elle alors déclaré. Elle avait appelé à la proposition de candidats «crédibles».
L’élection l’année dernière de l’Arabie saoudite et de la Chine au Conseil, en dépit de preuves de violations des droits de l’homme, avait également suscité des critiques.