Les opérations militaires entamées ce dimanche dans le Nord-Sindian se poursuivent. Selon des sources dignes de foi, d'intenses combats au sol ont eu lieu en fin de matinée, autour de l'une des bases de Salif Sadio, celle de Karounor. Par contre, un répit a été noté au niveau des autres sanctuaires situés le long de la frontière. Pour l'heure, aucun bilan n'est disponible.
La communauté catholique de Sant'Egidio a publié, ce mardi, un communiqué dans lequel elle a exprimé sa profonde préoccupation quant au conflit armé qui se déroule dans la zone. Elle demande la fin des opérations militaires actuelles de l'armée sénégalaise, afin de sauvegarder la stabilité de la zone concernée et de maintenir la voie du dialogue. Elle réitère également sa pleine disponibilité à poursuivre le processus de négociation, convaincue que seule une négociation raisonnable permettra une paix définitive.
Lancées depuis ce dimanche, ces opérations visent, selon la Direction de l'information et des relations publiques de l'armée, le démantèlement des bases des factions de Salif Sadio situées le long de la frontière avec la Gambie. Elles ont aussi pour objectif la destruction de toutes les bandes armées menant des exactions criminelles dans la zone, mais également la neutralisation de toute personne et entité qui collaborent directement ou indirectement avec elles.
En attendant d’avoir des chiffres sur les éventuelles victimes, les populations ont fui la zone et traversent la frontière pour rallier la Gambie. Elles sont prises, dit-on, en charge par les autorités gambiennes qui ont annoncé une enveloppe de 5 millions de dalasis (environ 56 millions F CFA) pour venir en aide à ces réfugiés et déplacés. D’autant qu’à ce stade, personne ne sait combien de temps vont durer les opérations de démantèlement des bases rebelles.
Ce déploiement de l'armée dans le Nord-Sindian ressemble, à bien des égards, à ceux menés par l'armée en 2020 et en début 2021 dans le Balantacounda et dans les communes de Niaguis et de Nyassia. En visite de prise de contact en zone militaire n°5, le chef d'Etat-major des armées, le général Cheikh Wade, avait félicité les troupes pour le succès obtenu, lors de ces opérations qui ont permis le démantèlement des plus grands sanctuaires rebelles du Front Sud. "Ces activités opérationnelles ont permis d'avoir des résultats substantiels sur le terrain, autorisant le retour massif des populations dans leurs terroirs d'origines", s'était réjoui le général Wade.
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