Les quatre millions mensuels remis à Ndoye ne sont ni de la corruption, ni de la gabegie, mais simplement un appui financier que le Président donne à un partenaire de combat politique, qui en principe a donné son accord de participer aux côtés du Président de la République pour le développement du pays. La politique, contrairement à ce que certains pensent, régit tout dans le monde : l’économie, les affaires, le social, la culture, et j’en passe. Tous ceux qui participent à aider le Président dans sa mission, peuvent recevoir des appuis conformément au budget du cabinet du Chef de l’Etat, qui est voté par les députés devant tous les sénégalais. Le Président n’a pas des moyens illimités. Il a un budget qui répond à sa lourde charge. Il lui faut une équipe technique et politique. Il lui faut par exemple, un avion et de l’argent pour financer ses déplacements dans le monde pour travailler pour son pays et négocier avec les bailleurs de fonds. Il lui faut aussi des ressources pour régler les problèmes internes, soutenir ses alliés, qui font le tour du pays et des bases militantes pour conforter sa position de Chef d’État, qui est avant tout un rôle éminemment politique car n’eut été les partis et leurs militants (qui sont des citoyens sénégalais) il ne serait pas Président de la République. Puisque nous sommes dans une démocratie, seul le suffrage universel peut vous faire accéder au pouvoir. Dès lors, il y a une équipe d’hommes et de femmes, qui sacrifient leurs emplois du temps, parfois leurs carrières, pour se mettre à son service. Ce sont des hommes, ils ne peuvent pas vivre de politique et d’eau fraîche, il est bien normal qu’ils soient rémunérés. Il n’y a rien à redire par rapport à cela. Il n’y a point de scandale dans cette affaire. Du reste une rémunération est d’ailleurs gage de bonne gouvernance, puisque le politique, s’il n’est pas payé pour ses services, risque de mettre sa main ailleurs.
Donc il n’y aucun problème moral dans ce que Ndoye a évoqué. Il était libre de prendre un poste dans le cabinet présidentiel, comme il était libre d’avoir un soutien financier du cabinet du Président pour l’aider dans sa mission. Ceux qui trouvent que c’est de la corruption racontent ce qu’ils veulent. Aux détracteurs du Président Sall, je voudrais rappeler l’aide financière que Barack Obama, a pu apporter à son vice-président, Joe Biden alors que ce dernier voulait vendre sa maison pour soigner son beau fils malade. Et c’est Joe Biden qui raconte cette belle histoire humaine : « Pas question lui a alors répliqué Barack Obama : "Ne vends pas la maison. Promets-moi que tu ne vendras pas la maison. Je te donnerai l'argent. Tout ce dont tu as besoin. Je te donnerai l'argent. Ne la vends pas, Joe. Promets-le moi ». Ce témoignage éloquent démontre que la pratique n’est nouveau nulle part dans le monde. Le Président dispose de fonds politiques octroyés au su et vu de tout le monde. Si les hommes politiques sénégalais ont un problème avec cet argent, ils n’ont qu’à le supprimer. De tels fonds existent dans toutes les grandes démocratie et sont octroyés par les Chefs d’État en totale discrétion. C’est une mesure de bonne gouvernance car le chiffre général est public. Maintenant du fait de la sensibilité des interventions, la discrétion est recommandée pour protéger les bénéficiaires. Doit-on révéler publiquement le nom d’un marabout, d’un prêtre, d’un chef coutumier ou encore même d’un opposant malade, qui a bénéficié de tels fonds ? Pendant longtemps, Jean Collin a payé les salaires d’un grand groupe de presse. Pendant longtemps, Abdoulaye Wade, a bénéficié de sommes importantes de Diouf, parce que pour l’ancien président, il ne fallait pas avoir le spectacle du chef de l’opposition tombant en panne d’essence sur la route de l’aéroport.
Et puis combien sont-ils à demander l’appui du Président de la République alors qu’ils sont dans l’opposition pure et dure ? Si de telles personnes sont capables de bénéficier des fonds placés légalement sous la discrétion du Chef de l’Etat, pourquoi ses alliés ne devraient-ils pas être appuyés. Des associations de la société bénéficient régulièrement des appuis des autorités, sans que cela ne choque personne. Des sportifs, des artistes, des chefs traditionnels, des jeunes, même des activistes sollicitent régulièrement des appuis financiers des autorités, dans la discrétion la plus totale. Nous sommes une société de partage, nous ne sommes pas des blancs et chacun d’entre nous à son échelle le plus bas a l’impérieuse nécessité de partager ses revenus, avec ses proches et amis. En occident, de telles sommes vont dans les comptes d’épargne. Notre culture est ce qu’elle est et la solidarité est un des piliers les plus importants de notre société. Il est un grand ressort et tient le pays depuis des siècles. Macky Sall est un sénégalais à 100%. Il est totalement libre d’octroyer des appuis sociaux à ses partenaires politiques et non politiques sur les fonds qui sont mis à sa discrétion. Il n’a donc commis aucun acte répréhensible et dommage que Ndoye n’ait pas compris la portée de l’acte du Président.
El Malick SECK (Journaliste, homme politique et conseiller municipal à Thiès)