Peu de fidèles et de touristes sont attendus au cours de la journée et à la messe de minuit dans la ville palestinienne en Cisjordanie occupée, qui selon la tradition chrétienne a vu naître Jésus-Christ.
Les touristes ont fui la région depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.
Les chrétiens palestiniens n'ont, eux, pas le cœur aux célébrations, largement annulées par la municipalité, ne pouvant faire fi du sort de leurs concitoyens, assiégés et bombardés à Gaza.
"Ils sont nombreux à mourir pour cette terre, c'est très difficile de célébrer quelque chose alors que notre peuple se meurt", estime Nicole Najjar, étudiante de 18 ans, sur la place de la Mangeoire désertée.
Face à la basilique de la Nativité, une œuvre d'art évoquant le drame de Gaza a été installée à terre, en lieu et place de la crèche grandeur nature et du colossal sapin : Marie et Joseph, statues grises, au milieu d'un fatras de débris et de tôle, derrière des barbelés.
Sur l'immeuble d'à côté, une grande banderole : "Arrêtez le génocide, arrêtez le déplacement, levez le blocus : les cloches de Bethléem sonnent pour un cessez-le-feu à Gaza".
La guerre entre le Hamas et Israël est entrée dimanche dans sa 79e journée. Déclenchée le 7 octobre par l'attaque de commandos du mouvement palestinien en Israël, faisant environ 1 140 morts d'après les autorités israéliennes, elle a fait plus de 20 400 morts à Gaza et déplacé 85 % de la population, selon le gouvernement du Hamas.
Tristesse et destruction
Dans le territoire palestinien, gouverné par le Hamas, des chrétiens, dont le nombre est estimé à un petit millier, ont pris refuge dans des églises qui n'ont pas été épargnées par les combats.
La semaine dernière, une mère et sa fille ont été tuées par des tirs israéliens dans l'enceinte de l'église de la Sainte-Famille dans la ville de Gaza, selon le patriarcat.
Le pape François a dénoncé des bombardements et des tirs ciblant "des civils sans défense".
"Cette année est différente des autres, elle est faite de tristesse, de chagrin, de destruction, de privation et de perte", se désole Mervat Murra, 50 ans, créatrice de mode à Bethléem.