Me Doudou Ndoye a apprécié la demande des Nations-Unies de réviser par la Crei le procès Karim Wade, et le rejet de ladite « décision qui ne lie pas le Sénégal » par le camp présidentiel. Me Ndoye a d’emblée rappelé sur la Rfm que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) est une juridiction dont l’existence institutionnelle même est controversée: « Il est d’avis que par l’écrasante majorité des professionnels et des observateurs que cette Crei n’obéit pas aux règles et aux principes du procès équitable. Sauf bien entendu pour les procureurs et les juges qui ont condamné Karim Wade ».
Ce que le comité des Nations-Unies a dit, poursuit-il, n’est pas dans le sens du droit positif, mais dans le sens de la morale que le monde entier doit respecter. « Les faits pour un homme de droit constituent un ensemble d’éléments matériels qui permettent de déclencher une procédure. Lorsque la procédure est déclenchée, même si vous avez commis les faits, la justice est tenue de respecter le procès équitable. Sinon votre condamnation est fausse. Et c’est au regard du procès équitable que aussi bien monsieur Karim Wade que monsieur Khalifa Ababacar Sall ont été mal condamnés ».
Cette réclamation pour une révision du procès Karim Wade, soutient la robe noire, « relève quand même d’une morale, la morale politique, la morale diplomatique qui condamne tout procès non équitable. Et ce procès n’était pas équitable. Le Sénégal doit prêter une oreille attentive à la morale publique, à la morale diplomatique, à la morale publique, aux éléments nouveaux retenus par le monde entier qui permettent de juger un homme, une femme, qui permettent de juger un pays ». Et Me Ndoye d’alerter en ces termes: « les pires atrocités dans le monde entier viennent des lois qui ont été votées par des pays. Et ces pires atrocités ont été condamnées par le monde entier. Le droit positif, c’est l’ensemble des règles qui viennent d’un pays, votées par un pays. Mais ces règles peuvent porter atteintes aux choses les plus graves pour l’humanité… »