«Ainsi, la composante des primes et indemnités constitue la principale cause de l’explosion de la masse salariale, bien plus que les traitements de base. La proportion des primes et indemnités ordonnancées dans la masse salariale est en croissance constante.
Cette tendance à la hausse perdure à ce jour, posant le problème de la soutenabilité budgétaire de ces accessoires de solde ». C’est ce que révèle l’étude sur le système de rémunération au sein de l’administration.
A titre d’exemple, les indemnités de logement ont été valorisées selon des modalités différentes, les corps militaires ayant bénéficié des taux les plus élevés. «Les enseignants du préscolaire, de l’élémentaire et des moyen et secondaire, quant à eux, ont vu leur indemnité de logement augmenter de plus de 70% en quatre (04) ans et leurs syndicats revendiquent néanmoins aujourd’hui, soit trois ans après la dernière hausse, une hausse supplémentaire, afin de la voir alignée sur celle consentie à d’autres corps de fonctionnaires », précise le document.
Au chapitre des indemnités relativement nouvelles, il faut rappeler la création de l’indemnité de responsabilité particulière (Irp) accordée à partir d’octobre 2004 à certains corps de l’administration (ingénieurs, informaticiens, statisticiens, médecins, sortants de l’Ecole nationale d’administration (Ena), personnel du Chiffre, planificateurs, économistes etc.). Cette indemnité a été étendue aux agents du Cadastre en 2006. Pour les médecins, l’IRP a été transformée par la suite en indemnité médicale.
En vue de favoriser une plus grande équité dans l’administration et, par la même occasion, accroître la motivation des agents, les corps qui n’avaient pas bénéficié jusque-là d’indemnité particulière ont perçu, à partir de 2006, une allocation forfaitaire de soixante-dix mille (70.000) francs CFA pour les agents de la hiérarchie A et de trente-cinq mille (35.000) francs CFA pour ceux de la hiérarchie B.
Parallèlement, les catégories à faible revenu, correspondant aux hiérarchies C, D et E, ont bénéficié d’une ligne d’augmentation de salaire non imposable de quinze mille (15.000) francs CFA. Au surplus, plusieurs indemnités nouvelles ont été octroyées à différents corps de l’administration.
Au total, les primes et indemnités consenties dans la Fonction publique ont augmenté de 30% en 2004, 20% en 2005 et 40% en 2006, soit au total une majoration de 90% sur trois ans. En ce qui concerne leur poids relatif dans la masse salariale, il convient de noter qu’il représente aujourd’hui un taux moyen, pour l’ensemble des corps, s'élevant à 33,44% en 2014.
Quant aux avantages en nature (logements, véhicules, carburant, personnel de maison, habillement, uniformes, etc.), ils ne doivent bénéficier, en principe, qu’à certains agents occupant des postes de haute responsabilité ou à contrainte professionnelle élevée. Enfin, s’agissant des « indemnités pour heures supplémentaires », qui constituent un montant non négligeable dans la masse salariale (plus de 8 milliards de francs pour les seuls 10 premiers mois de l’année 2015), elles sont payées de manière quasi-automatique, sans contrôle effectif et parfois dans un non-respect de la réglementation en vigueur concernant le plafonnement du nombre d’heures et des montants.