Le maintien du régime militaire, la remise en question des accords de défense et l’arrivée de la société privée militaire russe Wagner au Mali, sont brandis comme arguments par Paris pour justifier ce probable retrait.
« Nous avons une junte de colonels qui a pris le pouvoir au Mali et qui dit nous allons le garder pendant cinq ans. On ne peut pas traiter avec ces gens qui sont eux-mêmes condamnés par leurs voisins » a indiqué Le Drian.
Ce dernier justifie ce retrait éventuel de la France « le président de la République a souhaité que l’on se réorganise, mais on ne part pas de la région. Il s’agit du combat contre le terrorisme de la sécurité des africains eux-mêmes », indique-t-il.
Il ajoute : « si les conditions ne sont plus réunies pour qu’on puisse être en mesure d’agir au Mali ce qui est manifestement le cas, on continuera à combattre le terrorisme à côté, avec les autres pays du Sahel qui sont tout à fait demandeurs », a expliqué le ministre français des Affaires étrangères.
Le processus est donc en branle et devrait aboutir d’ici à la fin de la semaine à une série de décisions concernant l’engagement français et européen au Mali.
L’ancienne puissance coloniale, dont plusieurs milliers de soldats sont engagés depuis 2013 contre les groupes jihadistes actifs sur le territoire malien et dans les pays voisins, est sur le point de partir.
Cependant, Emmanuel Macron a convié ce mercredi 16 février, les chefs d’Etat du G5 Sahel notamment le président nigérien Mohamed Bazoum, le Tchadien Mahamat Idriss Déby et le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani. Une rencontre à laquelle le président français n’a pas invité les autorités de la transition burkinabé et malienne.
Le président de l’Union africaine Macky Sall et le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) le Ghanéen Nana Akufo-Addo seront de la partie tout comme le Conseil européen Charles Michel, et du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
A l’issue de cette rencontre, Paris et ses partenaires de l’Union européenne vont informer l'UA et la Cedeao des décisions prises sur leur engagement au Mali. La réorganisation du dispositif dans les autres pays sahéliens voisins et son extension aux pays du golfe de Guinée sont aussi à l’étude.