Aujourd’hui seul l’archevêque Benjamin Ndiaye, qui a eu la hardiesse d’élever tôt la voix contre le projet anticonstitutionnel du président de la République, mérite le respect des musulmans, chrétiens et païens et athées de notre pays. En se prononçant pour les intérêts du peuple, la paix et la stabilité du pays, l’alter christus suit les traces du bravissime feu Hyacinthe Thiandoum, lequel s’est toujours dressé contre l’arbitraire de Léopold Sédar Senghor à l’endroit de Mamadou Dia. Et c’est lui qui, conscient des souffrances du peuple sénégalais sous le magistère du président Abdou Diouf, a mis le pied à l’étrier au pétochard Moustapha Niasse à la veille de la présidentielle de 2000.
Comme dans une théologie de la libération, l’archevêque Ndiaye s’est inscrit dans la lignée des évêques noirs résistants comme le Camerounais Albert Ndongmo qui a lutté jusqu’à son dernier souffle en exil contre les régimes autocratiques d’Ahmadou Ahidjo et de Paul Biya. Heureusement que le chef de l’Eglise catholique sénégalaise n’endort pas les Sénégalais avec des incantations comme le font en toute occurrence certains marabouts musulmans très enclins à appliquer des baumes métaphysiques anesthésiants sur des maux qui requièrent des solutions d’ici-bas.
Serigne Saliou Guèye