Dans un contexte pré-législatif, la cohabitation a été un sujet phare du bilan des réformes institutionnelles issues du Référendum du 20 mars 2016. Lors de ce panel organisé, samedi par le Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec), des experts ont débattu de cette question.
«On n’a pas besoin de prévoir la cohabitation. Il faut la rendre impossible en organisant les élections en même temps», a dit Abdoulaye Dièye, professeur de droit public à l’Ucad.
Son collègue Ousmane Khouma d’ajouter ; «c’est la question, en Afrique, qu’on penser avoir réglé partout. Le problème, c’est le pouvoir présidentiel. Ce qui l’explique, c’est l’enjeu, l’élection présidentielle. Donc on cherche des règles pour préserver le citoyen du pire. À partir du moment où il y a un découplage des élections, moi, je dis que politiquement, vu le contexte, c’est une virtualité.»
Ismaïla Madior Fall, lui est convaincu que «les chances de survenance d’une cohabitation sont devenues plus faibles». Le ministre conseiller juridique du président de la République argumente : «Autrefois, ce qui rendait facile la cohabitation, notamment dans des pays comme la France, c’est que le président était élu pour un mandat de 7 ans et l’Assemblée nation pour 5 ans. Mais si on harmonise les mandats, et aujourd’hui, c’est le cas au Sénégal, à partir de la fin de ce mandat le président de la République va être élu pour un mandat de 5 ans et l’Assemblée pour 5 ans. Donc avec l’harmonisation de la durée du mandat présidentiel et la durée du mandat des députés, l’hypothèse d’une cohabitation me semble extrêmement faible.»