La date du 29 mai s'annonce périlleuse pour Macky Sall, le président de la République, président de l'Alliance pour la République et de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby). Cinq années après sa prouesse dans la mise en place d'une liste consensuelle de la coalition Bby pour les législatives de 2012, le chef de l'État est encore appelé à réaliser le même exploit.
En effet, avec un total de 7 postes à pouvoir sur la liste majoritaire, le nombre de députés affectés au département de Dakar s'est révélé aujourd'hui en deçà des ambitions de la majorité.
Et, cette situation n'est pas du tout à rendre la tâche facile à l'actuel chef de l'Exécutif, en dépit de sa détermination à laver le double affront subi par sa formation politique dans la capitale, lors des Locales de 2014 et des élections des membres du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) en 2016, devant le maire de Dakar Khalifa Sall.
Pour arriver à cette fin, certains responsables de l'Apr se positionnent déjà comme volontaire pour cette grande bataille annoncée de Dakar contre Khalifa Sall, actuellement en prison dans le cadre de l'affaire dite de la caisse d'avance de la mairie de Dakar, néanmoins pressenti pour être tête de liste de l'opposition unifiée à Dakar.
À cela s'ajoutent également les appels du pied de certains alliés à l'endroit du président de la république pour un meilleur traitement dans le choix des candidats à la députation au niveau de la capitale.
En effet, après la razzia ou de la boulimie des partisans du président de la République sur les investitures, lors des locales de 2014, ces alliés qui fustigent également leur marginalisation dans les nominations aux postes de responsabilités attendent d'être servis. Conformément à leurs attentes.
L'autre principale équation que le patron de l'Apr (parti au pouvoir) devra également résoudre dans son arbitrage est celle concernant le choix entre les nouveaux prétendants à la députation et les 7 députés sortants. Pour cause, hormis le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar Moustapha Diakhaté qui a déclaré son intention de ne pas se présenter pour la prochaine législature et la députée Rewmiste Ndèye Maguette Dièye dont le parti n'est plus membre de la mouvance, le chef de l'Etat devra décider de la reconduction ou non des cinq autres députés qui avaient été élus sur la liste majoritaire en 2012 et qui sont naturellement pressentis comme candidats à leur propre succession.
Il s'agit notamment de Penda Seck Dieng, Doudou Issa Niasse, Ndèye Fatou Diouf, Papa Diallo dit Zator Mbaye et Alioune Badara Diouf. Il faut dire que dans ce groupe, c'est la place du député d'Alioune Badara Diouf qui est la plus menacée.
En effet, avec le parachutage aux Parcelles assainies du ministre de l'Économie et des Finances, Amadou Bâ, également pressenti pour être tête de file de Benno Bokk Yaakaar à Dakar, ce proche du ministre d'Etat Mbaye Ndiaye pourrait voir son nom remplacé par celui de l'argentier de l'État si le président de la République décide de faire d'Amadou Bâ la tête de liste de Bby à Dakar.
Outre cette équation, le président de la République est également appelé à trancher qui des ministres Abdoulaye Diouf Sarr et Amadou Bâ devra diriger la liste majoritaire à Dakar. Ce premier nommé, en charge de la Gouvernance, du développement local et de l'aménagement du territoire, de surcroît patron de l'Apr à Yoff, et son collègue de l'Économie et des Finances, patron de l'Apr aux Parcelles Assainies, sont aujourd'hui tous les deux pressentis par leur base respective pour être porte-étendard de la coalition Benno Bokk Yaakaar à Dakar.
Mais, il faut dire qu'en plus de ces deux responsables du parti au pouvoir, il y a également Abdoulaye Makhtar Diop dont le nom est agité pour diriger la liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar à Dakar.
Sud Quotidien