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Le "xessal", cette pratique qui tue à petit feu

SOCIETE
Mardi 21 Mars 2017

Il est ancré dans l’imaginaire collectif de la société africaine qu’il est préférable d’avoir une peau claire qu’une peau noire. Une peau claire est faussement associée à la pureté et à l’innocence, tant et si bien que ces idées reçues ont abouti, de nos jours, à un complexe bien enraciné chez les filles nées avec une carnation plus sombre. Les médias ont bien saisi ce complexe ressenti par ces jeunes femmes en les bombardant de publicités de produits éclaircissants pour la peau, parfois ultra-chimiques. Sans prescription médicale, utilisés anarchiquement, ils peuvent se révéler être un vrai désastre pour la santé.


De plus en plus de personnes, majoritairement des femmes, ont recours à la dépigmentation pour éclaircir la teinte naturelle de leur peau. Cette pratique repose sur l’usage de médicaments ou de préparations à fort potentiel éclaircissant parfois détournés de leur indication médicale ; de contrefaçons qu’on retrouve sur les étals au marché, chez le vendeur ambulant ou la boutique cosmétique d’à côté, parfois pour une somme dérisoire.

Ces produits éclaircissants sont illicites, contenant le plus souvent des dermocorticoïdes à très forte activité, de la cortisone(hormone naturelle qui fait gonfler), de l’hydroquinone (substance dangereuse pour l’écosystème et toxique pour les poissons, souvent dosée à plus de 2%), voire aussi du mercure (toxique sous toutes ses formes organiques), dont l’utilisation est interdite en Union Européenne depuis l’année 2000 car, entre autres dommages, il s’attaque aux reins, au cerveau et au système nerveux. Tous ces produits toxiques sont parfois présents dans les produits dépigmentant. Sachant que ceux-ci sont appliqués sur tout le corps, seuls ou en association, une à plusieurs fois par jour, et le plus souvent pendant des années, imaginez un peu ce que cela engendre comme ravages.

 


Le "xessal", cette pratique qui tue à petit feu
Hormis quelques produits bien reconnus et vendus en pharmacie, ces produits exposent les utilisateurs, hommes et femmes, à des risques qui peuvent nuire gravement à la santé. Pour les complications les moins graves, il s’agit de maladies cutanées et de dégradations physiques parfois irréversibles (hirsutisme, acné, vergetures, infections, cicatrices troubles de la pigmentation, atrophie, etc…) pouvant aller jusqu’à un risque accru d’hypertension artérielle, de diabète, de complications rénales et neurologiques. Par ailleurs, les risques toxiques atteignent le fœtus jusque dans l’utérus en cas d’utilisation chez la femme enceinte, mais également l’enfant qui tète.

 

Le "xessal", cette pratique qui tue à petit feu
Face au développement de ces pratiques de dépigmentation et aux risques encourus par les utilisateurs, des institutions doivent procéder à des campagnes de contrôle du marché de ces produits, et des analyses doivent être effectuées sur de possible proportions élevées de substances non conformes à la réglementation des produits cosmétiques et ainsi protéger la santé des consommateurs, des procédures pénales doivent aussi être entreprises en cas d’infractions aux règles de composition ou d’étiquetage et les produits concernés retirés de chez les distributeurs.

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