Alors que le calvaire perdure voilà depuis plusieurs années -en dépit des assurances données çà et là par les dirigeants de la Société de distribution des Eaux – de corriger les dysfonctionnements du réseau- les populations elles encaissent le supplice désastreux de la SDE. Ça fait trop ! La bouteille est trop pleine, comme le dit-on. Le hic, est que le régime Macky SALL subit avec impuissance aussi ce suplice.
Sans lever le moindre petit doigt pour sévir. À la SDE, on se permet d’affliger aux usagers du liquide précieux n’importe quel calvaire. En quelque sorte, un véritable foutoir. En prime, le bourbier SDE depuis le syndrome Keur Momar SARR (nom du site qui abrite l’usine du Lac de Guiers) s’est révélé un rituel. Entre le gouvernement sénégalais et cette filiale d’une multinationale, le révulsant dialogue de sourds est la chose la mieux partagée.
L’on se rappelle de la visite audacieuse de l’ex Premier ministre, Mme Aminata TOURE sur le site et sa décision ferme de rappeler à l’ordre son ancien Directeur Général Mamadou DIA et l’instruction audacieuse de régler cette pagaille.
À la Présidence, ce discours n’avait pas plu à l’époque à certains pontes des officines du palais. En lieu et place, comme si le ridicule ne tuait pas, Paris avait dû deux mois après le WaterGate de la SDE gratifié d’une promotion fulgurante son Directeur général d’alors à Dakar, DIA Mamadou promu à la tête d’un département stratégique à Eranove.
A quoi jouaient donc les dirigeants français ? Mieux, l’affaire Keur Momar SARR avait poussé le président Macky Sall d’écourter son séjour aux États Unis pour prendre le dossier en main. Que s’est-il passé ? Le chef de l’état est plus que jamais animé d’une volonté de rectifier le tir. Des décisions avaient été prises et les responsabilités situées. Pourquoi subitement, le calvaire refait surface. Encore pour combien de temps ?
A priori, cette récurrente affaire de pénurie d’eau ensable le charme du Plan Sénégal Émergent (PSE). Après avoir fait face à sa première grande crise sociale depuis son arrivée au pouvoir en 2012, le syndrome SDE agace et laisse entrevoir une sorte de rapport de force qui joue en faveur d’une entreprise qui impose sa loi à la puissance publique.
Quel désaveu infligé au régime de la part d’une société aux capitaux mixtes qui exerce sous le pavillon juridique et fiscal du Sénégal. La SDE tourne les populations sénégalaises en eaux de boudin. Depuis plusieurs jours, les habitants dakarois prennent leur mal en patience et font des pieds et mains pour trouver le liquide précieux.
Les explications des autorités de la SDE, société en charge de la distribution d’eau semblent ne pas convaincre les usagers. La SDE en privant le peuple de ce liquide précieux s’érige en premier ennemi à l’ambitieux Plan Sénégal Émergent. Une grosse pagaille technique inadmissible. Les mots avaient été très durs du côté de la Primature quand l’égérie Aminata Touré y officiait.
"Il est inadmissible de constater ces dysfonctionnements dans la distribution d’eau alors que la durée du contrat d’affermage expire en 2034 " assénait l’ex Premier ministre devant ce mini drame social.
Le gouvernement s’était engagé à commanditer un audit très rapidement pour situer les responsabilités. Mais, le hic est que dans la gestion de ce dossier, les deux sociétés, SDE et SONES se font marquage à la tuyauterie et s’époumonent dans des explications difficiles à avaler.
À Dakar, quelque 2,5 millions d’habitants souffrent de ce supplice. Sans le moindre espoir de retrouver la quiétude de s’approvisionner en eau correctement et en continu. Des pays comme le Rwanda, la Tanzanie, le Ghana, le Bénin, le Togo n’auraient eu, eux, aucune gêne de traduire en justice les responsables des sociétés de distribution d’eau qui failliraient aux clauses de leurs contrats d’exploitation.