Avec sa voix d'or, Kassé Mady Diabaté incarnait des pans entiers de l'histoire du Mali. Le chanteur était né en 1949 dans le petit village de Kéla, près de la frontière guinéenne, berceau de la civilisation mandé.
Fils d'un agriculteur et d'une ménagère, le jeune garçon travaille en chantant, dans les champs. Il reprend un répertoire millénaire : l'épopée de Soundiata Keita, fondateur de l'empire du Mali.
Kassé Mady Diabaté grandit et son père lui offre son premier ngoni, sorte de guitare traditionnelle malienne. Le chanteur intègre l'orchestre régional de Kangaba, puis Las Maravillas du Mali et le Badema National. C'est l'époque des orchestres d'État, des chanteurs fonctionnaires et de la glorieuse coopération avec Cuba.
En 1989, c'est le premier concert en Europe. L'une de ses très rares interviews est pour RFI, avec Sylvie Coma. « Si je gagne de l'argent, je vais l'envoyer au village, expliquait-il alors. A mon départ, les griots ont prié pour moi. Je suis très jeune encore, et je pense avoir beaucoup d'avenir dans la musique ».
Ces dernières années, Kassé Mady Diabaté a enregistré avec Cheick Tidiane Seck, Ballaké Sissoko, Vincent Ségal. Mais la crise au Mali appauvrit durablement les artistes comme lui.
Kassé Mady signifie « pleure, Mady » en malinké. Et aujourd'hui, ce sont tous les griots qui sont en larmes.
RFI