Au demeurant, la monnaie est l’un des instruments économiques les plus utilisés dans notre vie quotidienne puisqu’elle permet d’effectuer des achats. Elle est principalement créée lorsque les banques accordent des crédits. Elle assure convenablement ses fonctions si sa valeur est stable. Elle a revêtu dans le temps et dans l’espace des formes très différentes.
En effet, la monnaie joue un triple rôle : c’est un intermédiaire des échanges (instrument d’échange), une unité de compte (instrument de mesure des biens et services) et une réserve de valeur pour une consommation ultérieure. Elle assure ces fonctions grâce à sa liquidité.
Ce faisant, on retient deux motifs de constitution et de détention des réserves monétaires : le motif de précaution pour faire face aux risques et à l’imprévu, le motif de spéculation pour rechercher un gain ou une plus-value.
Ainsi, la monnaie possède trois formes : monnaie fiduciaire (billets), monnaie scripturale (véhiculée par les chèques ou les cartes bancaires) et la monnaie divisionnaire (les pièces). Toutefois, la monnaie électronique tend à supplanter l’usage des chèques.
Force est de constater que la monnaie locale ne peut pas remplir toutes ces trois fonctions et n’est rien d’autre qu’un support de monnaie scripturale comme le chèque. Sa matérialisation oblige ses créateurs à bloquer sur un compte en banque, une somme en monnaie nationale ou monnaie unique égale à la quantité de monnaie locale en circulation.
Par conséquent, la monnaie locale est complémentaire à la monnaie officielle, qu’elle soit nationale ou communautaire. Elle encourage la consommation locale, favorise l’emploi local et la culture paysanne, soutient les producteurs locaux et l’économie solidaire, entraîne une promotion des langues locales et évite la pollution liée aux transports. Ces avantages sociaux, économiques et écologiques ne s’observent que sur le plan microéconomique.
Au niveau global, c’est-à-dire dans le domaine macroéconomique, la monnaie locale est un frein au processus d’intégration monétaire voire économique, en ce sens que le reste de la Nation n’en tire pas profit afin de faire face aux changements profonds de l’économie mondiale où l’intégration sous-régionale est une réponse à la mondialisation.
Il est vrai que la décentralisation est un transfert de compétences de l’Etat central aux autorités élues et favorise le développement à la base. Mais comment ?
Il faut une articulation entre les activités économiques, qui se traduit par une liaison entre les secteurs primaire, secondaire et tertiaire pour amorcer la tertiarisation de l’économie (développement des activités de service).
Ainsi, la politique au Sud de notre pays devrait passer par l’industrialisation, par une transformation des produits d’origines agricole et minière. C’est dans cette perspective que le développement des rails permettra le transport, la commercialisation et l’exportation des produits nationaux. La force d’une monnaie d’un pays ou d’une zone dépend de sa compétitivité, c’est-à-dire sa capacité à vendre des produits de qualité, fortement demandés, à un prix concurrentiel.
Amadou Cheikh NDIAYE
Economiste spécialisé en méthodes statistiques et économétriques
Professeur d’Economie générale au lycée de Pout
acn130101@gmail.com