Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), siégeant à huis clos dans la capitale ghanéenne, ont réagi vigoureusement au projet de la junte, arrivée au pouvoir en août 2020, de continuer à diriger le pays jusqu’à cinq années supplémentaires, et au manquement de la part des colonels à l’engagement d’organiser, le 27 février, l’élection présidentielle et les législatives qui auraient ramené des civils à la tête du pays.
«Le Comité national du rassemblement pour le développement, a réaffirmé que les frontières aériennes, terrestres et maritimes de la République de Guinée resteront toujours ouvertes à tous les pays frères, conformément à sa vision panafricaine», a-t-on indiqué.
«La République de Guinée réitère sa volonté de respecter et d’appliquer les conventions, accords et traités bi et multilatéraux auxquels elle est partie», a ajouté le communiqué lu par la porte-parole du CNRD.
La Cédéao a décidé de fermer les frontières avec le Mali au sein de l’espace sous-régional et de suspendre les échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité, annonce un communiqué lu à l’issue du sommet. Elle a aussi décidé de couper ses aides financières et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Les pays membres vont rappeler leurs ambassadeurs au Mali, théâtre de deux coups d’Etat militaires depuis 2020 et en proie à une profonde crise sécuritaire.
La Cédéao avait déjà suspendu le Mali de ses organes de décision et imposé un gel de leurs avoirs financiers et une interdiction de voyager à 150 personnalités, coupables, selon elle, de faire obstruction aux élections. Ces sanctions restent en vigueur. Lors d’un sommet le 12 décembre, l’instance avait brandi la menace de sanctions « économiques et financières » supplémentaires. Mais la situation appelait de sa part des décisions délicates, l’exposant au risque de braquer les Maliens contre elle, disent les analystes.