Ce sommet aura lieu moins d'une semaine après que le médiateur de la Cédéao dans la crise malienne est reparti du Mali sans être parvenu à un accord avec la junte sur un calendrier de retour des civils à la tête de ce pays plongé depuis 10 ans dans une profonde crise sécuritaire et politique. La Cédéao conditionne une levée progressive des lourdes sanctions économiques et diplomatiques qu'elle a infligées au Mali le 9 janvier à la présentation par les autorités d'un calendrier «acceptable» pour la tenue d'élections qui ramèneraient les civils au pouvoir. La Cédéao a à ce jour demandé l'organisation d'élections dans un délai de 12 à 16 mois. Au cours de la visite du médiateur Goodluck Jonathan il y a quelques jours, le gouvernement installé par les militaires a lui-même reconnu que le colonel Goïta avait ramené les prétentions initiales de quatre ans (à partir de janvier 2022) à deux ans. Mais au cours des discussions, «le seul délai qui a été présenté par le médiateur est une durée de douze mois», a dit le gouvernement malien. La Cédéao organisera vendredi à partir de 14H00 GMT «un sommet extraordinaire sur la situation politique en République du Mali», indique un document adressé par la Commission de l'organisation ouest-africaine aux Affaires étrangères maliennes.
Le colonel Goïta, qui a pris le pouvoir par la force avec d'autres colonels en août 2020 et s'est fait investir président à la suite d'un second putsch en mai 2021, «est invité à prendre part aux travaux dudit sommet», dit le document. Aucune information n'a été fournie par les autorités maliennes quant à la participation ou non du colonel Goïta au sommet.