Dans une lettre publiée dans sa page facebook, ce 12 février 2017, Jean-Marie François Biagui, Président du Parti Social-Fédéraliste (PSF) ex-MFDC (Mouvement pour le Fédéralisme et Démocratie constitutionnels) sigle homonyme du MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance), tempère les ardeurs du jeune leader du Conseil de transition pour la Gambie, Sidya Bayo, qui demande la création d’une « armée sénégambienne » pour régler la rébellion en Casamance. Il insiste en ces termes : « Si on veut régler le conflit de la Casamance, il faut qu’on crée une armée sénégambienne ». Mais pour Biagui, « ce jeune leader politique se méprend et que son attitude d’après-victoire s’apparente davantage à la fierté retrouvée du paon qu’à celle jamais perdue du coq dans sa basse-cour ». Pour mettre en exergue la méprise de Bayo, l’ex-Secrétaire du MFDC (mouvement indépendantiste) rappelle, à travers des propos sibyllins, que la création d’une armée interétatique ne peut pas venir à bout de l’irrédentisme casamançais. D’ailleurs pour s’en convaincre, il suffit, selon Biagui, « de se rappeler comment elle (l’armée sénégalaise, ndlr) a porté secours au Président Bernardo Vieira dit Nino, lors de la dernière guerre civile en Guinée-Bissau, et comment elle en est repartie, à l’avantage du Général Ansoumana Mané et de son allié, le MFDC ». En termes clairs, l’armée sénégalaise a connu une déroute devant Atika (branche armée du MFDC) et l’armée bissau-guinéenne. Ainsi il souligne sur fond d’avertissement « le caractère non-pertinent de l’existence de l’armée gambienne en tant que telle… Et elle l’est, dans la mesure même où toute menace extérieure contre la Gambie, sauf à émaner du Sénégal pour le seul intérêt de celui-ci, constituerait avant tout, nécessairement, une menace contre le Sénégal ».
Pour l’ex-irrédentiste reconverti en nationaliste, « personne ne sortira vainqueur du conflit en Casamance ». D’ailleurs « le Président Macky Sall ne s’y trompe pas quand il en appelle à la paix des braves, sans vainqueurs ni vaincus » ajoute-t-il.
Pour conclure, Biagui soutient avec conviction que « la priorité est dans la création des deux tronçons gambiens de la route nationale transgambienne, la construction d’un pont devant enjamber le fleuve Gambie à Farafegny ainsi l’exploitation d’une ligne ferroviaire transgambienne ».