Ce n’est pas la première fois que la magistrature sénégalaise est gangrénée par une affaire de corruption. En 2014, 3 hauts magistrats, Taïfour Diop (1er Président de la Cour d’appel de Saint-Louis), Pape Amadou Sow (Président de la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Saint-Louis) et Serigne Pape Aliou Sané (Président de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Saint-Louis) avaient fait l’objet d’une dénonciation pour corruption, pour un montant d’un milliard de F CFA, dans l’affaire opposant la société Wartsila West Africain (WWA) à « Résidence Les Jardins ». A l’époque, le Président de l’UMS, Abdoul Aziz Seck avait clairement pris ses distances avec les 3 magistrats précités et exigé une saisine de l’IGAP (Inspection Générale de l’Administration de la Justice), et demandé qu’une enquête diligente soit menée afin de situer les responsabilités ».
Par la suite, le bureau exécutif de l’Union des Magistrats Sénégalais s’était fendu d’un communiqué précisant que « l’UMS défendrait tout magistrat qui remplit les devoirs de sa charge dans l’honneur et la dignité mais se désolidariserait des magistrats, qui, délibérément et de mauvaise foi, violent leur serment ». L’UMS est une association qui regroupe des centaines de magistrats anonymes, intègres, épris de justice, qui honorent notre pays et rendent la Justice au nom du peuple sénégalais. Des magistrats comme Souleymane TELIKO, NGOR DIOP, Ibrahima Amadou DEME, Aliou NIANE, pour ne pas tous les citer, inspirent le respect. Par conséquent, Il ne s’agit pas d’accabler l’Institution Judiciaire dans sa globalité.
Mais, Il faut appeler un chat, un chat : la magistrature sénégalaise recèle des personnages sulfureux, corrompus jusqu’à la moelle des os, qui jettent le discrédit sur la Justice et nourrissent les suspicions légitimes de nos concitoyens.
L’UMS doit faire le grand ménage en son sein, car « le ver est dans le fruit ». Lorsque de hauts magistrats se comportent comme des malfrats, ils doivent être traités comme des délinquants, quel que soit leur statut au niveau de l’organisation judiciaire. Le manteau du « Magistrat » ne saurait être un parapluie permettant de s’exonérer des lois. Magistrat ne rime pas impunité. Il est inadmissible que de hauts magistrats violent leur serment, s’affranchissent de la loi, rendent des décisions arbitraires qui ne s’appuient sur aucun fondement juridique, succombent aux sirènes de la corruption ou se comportent des valets pour satisfaire les désirs du Prince Macky SALL, rejoignant le camp des magistrats-serviteurs.
L’affaire Cheikh Oumar Hann / Pape Alé Niang (scandale du COUD) sera un test majeur pour la crédibilité de la justice sénégalaise dont l’image est sérieusement entachée par des scandales de corruption, et accusée de collusion avec le pouvoir. Dans l’énorme scandale du Coud, les faits sont constants, établis et les preuves irréfutables et définitives. Une autorité administrative indépendante (l’OFNAC), a produit un rapport officiel 2014-2015, clair, circonstancié, validé par l’assemblée des membres de l’OFNAC composée de 12 membres (dont faisait partie l’ex Directeur Général de la police nationale, Codé MBENGUE).
Le rapport et ses annexes ont été transmis au Procureur de l’APR (Bassirou Gueye) pour l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de Cheikh Oumar HANN, pour des faits de corruption, de malversations, et de détournements de deniers publics COUD. Dans un pays normal, où la justice fonctionne et où le Procureur n’est pas un valet ; Cheikh Oumar HANN serait poursuivi et emprisonné (sans hésitation aucune), au vu des preuves accablantes, des procès-verbaux d’audition, des éléments collectés, et des indices graves et concordants relevés par les enquêteurs, Il n’y a qu’au Sénégal, sous le magistère de Macky Sall où des bandits de grand chemin, et malfrats notoires comme Cheikh Oumar Hann saisissent la justice pour tenter de se disculper.
Aucun magistrat digne de ce nom ne peut face à de telles évidences (certitudes) dans le dossier du COUD, accorder le moindre crédit à la plainte fallacieuse du délinquant Cheikh Oumar Hann. Sauf à être un magistrat délinquant. Il est demandé au Juge Amath Sy, en charge de cette affaire de dire le droit, rien que le droit et d’appliquer les règles de droit en fonction des éléments de la procédure, sans céder à la crainte de déplaire au pouvoir exécutif, ou à la hiérarchie judiciaire. Nous sommes particulièrement attentifs, vigilants et déterminés quant à la décision de justice qui sera rendue dans cette affaire. Dans le scandale du COUD, il ne doit y avoir aucune tergiversation.
Aucune condamnation n’est attendue autre que celle de Cheikh Oumar HANN mis en cause par un rapport produit par un organe officiel (OFNAC) qui est le fruit d’investigations menées par des enquêteurs chevronnés. L’affaire Cheikh Oumar Hann / Pape Alé Niang interpelle tous les citoyens soucieux de l’indépendance et de la crédibilité de la justice (au vu des éléments du dossier, et plus précisément le contenu du rapport de l’OFNAC, tout magistrat qui tenterait de disculper le délinquant Cheikh Oumar Hann dans l’affaire du COUD doit être considéré comme quelqu’un ne jouissant pas de toutes ses facultés mentales).
Nous apportons notre soutien total, au magistrat NGOR DIOP affecté en violation totale de la loi, et victime des agissements d’un régime déviant. Nous soutenons sans réserve toutes les actions de l’UMS pour rétablir ce magistrat intègre dans ses droits. Nous demandons à l’UMS de nettoyer les écuries d’augias, pour extirper de la magistrature, les juges corrompus qui déshonorent la justice sénégalaise.
Rendre la justice est une fonction essentielle dans un état de droit. Les magistrats ont entre les mains la liberté, l’honneur, et la sûreté des citoyens. Il faut rétablir les choses à l’endroit : les sénégalais n’ont pas un problème avec la Justice de leur pays, mais avec certains hauts magistrats qui abusent de leur position, s’autorisent tous les écarts et rendent la justice au nom de Macky SALL. De hauts magistrats comme Mamadou Badio Camara, ex Premier Président de la Cour suprême, Demba Kandji, ex Premier Président de la Cour d’appel de Dakar, Bassirou Gueye, Procureur de la République et Samba Sall, Doyen des Juges ne sont pas des modèles à suivre.
A cet instant précis, l’ex Premier Président de la Cour d’appel de Dakar, Demba KANDJI dont on disait qu’il allait être nommé médiateur de la République erre toujours dans les couloirs du palais (sa nomination annoncée est impossible tant que Alioune Badara Cissé est à la tête de l’Institution). Triste fin de carrière pour un homme dont l’image est écornée et qui sera associé à jamais à la forfaiture (décision rendue lors du procès de Khalifa Sall).
Honte aux magistrats valets ou corrompus qui ne méritent aucun respect des citoyens !
Seybani SOUGOU – E-mail : sougouparis@yahoo.fr
NB : Si les faits portés à la connaissance de l’opinion publique par le magistrat Amadou YAYA DIA sont avérés, alors la révocation du premier président de la cour d'appel de Kaolack, Ousmane Kane s’impose. Un corrompu n’a pas sa place dans la magistrature et ne doit bénéficier d’aucun soutien de l’UMS (seuls les magistrats dignes, intègres, impartiaux et loyaux méritent la reconnaissance de la nation). Le magistrat Ousmane KANE confirme être bénéficiaire d'un terrain offert par le maire de la commune de Kahone. Y a-t-il eu une contrepartie ?