Candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, l’ancien Premier ministre, Cheikh Hadjibou Soumaré est convoqué aujourd’hui, jeudi 9 mars, à 10 heures, au Commissariat central, par le Chef de la Sureté Urbaine. Cette convocation intervient cinq (5) jours après sa lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat, Macky Sall, et dans laquelle il interpellait ce dernier sur un montant «de 12 millions d’euros, soit 7,9 milliards, argent d’un pays catalogué Pays Pauvre Très Endetté, donné à une personnalité politique française».
Le gouvernement du Sénégal met sa menace contre l’ancien Premier ministre, Cheikh Hadjibou Soumaré, non moins président du mouvement «Démocratie et République», à exécution. Trois (3) jours après le démenti signé par son porte-parole, le ministre Abdou Karim Fofana, et dans lequel, il avait précisé «qu’il se réserve le droit de donner toute suite qu’il juge appropriée à ces insinuations fallacieuses, malveillantes et indignes de quelqu’un qui a occupé de hautes fonctions étatiques», le gouvernement a mis la justice aux trousses de l’ancien Premier ministre.
En effet, ce dernier a reçu hier, mercredi 8 mars, une convocation du Commissaire de Police, Chef de la Sureté Urbaine, l’invitant à se présenter aujourd’hui, jeudi 9 mars à 10 heures au Commissariat central de Dakar sis à la rue Saint Michel (Ex Dr Thèze) abritant les locaux de ladite de la Sureté Urbaine.
Dans ce document de convocation, l’officier de Police a rappelé à l’ancien Premier ministre, Cheikh Hadjibou Soumaré, président du mouvement «Démocratie et République» et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle du 25 février 2024, qu’il peut se faire assister par un avocat de son choix inscris au tableau (de l’Ordre des avocats) ou admis en stage.
Pour rappel, dans une lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat, publiée le samedi 4 mars dernier, Cheikh Hadjibou Soumaré, par ailleurs ancien président de la Commission de l’Uemoa, avait interpellé Macky Sall sur un montant «de 12 millions d’euros, soit 7,9 milliards, argent d’un pays catalogué Pays Pauvre Très Endetté, donné (de l’argent) à une personnalité politique française». «Avez-vous donné récemment de l’argent à une personnalité politique française ? Dans l’affirmative, est-ce un montant de 12 millions d’euros ; soit environ 7,9 milliards, argent d’un pays catalogué pays pauvre très endetté. Surtout quand on sait que la haine et le rejet de l’autre, ont toujours été utilisés par le parti, comme véhicule d’une ascension politique ? », a martelé l’ancien Premier ministre.
Et d’ajouter : «Lui avez-vous envoyé à l’issue de votre rencontre, une note revêtue de votre sceau ? » «Si par extraordinaire tout cela était avéré, éclairez le Peuple Sénégalais avoir agi ès qualité de Président de la République du Sénégal ou de Chef de Parti politique et avec quel ARGENT ? », insiste encore le président du mouvement «Démocratie et République», qui souligne que les sommes en cause couvrent très largement, dans le budget 2023, les programmes prévus pour les jeunes. Il s’agit notamment, selon lui, des programmes Éducation à la Citoyenneté (3,5 milliards), Protection sociale et gestion de leur regroupement (1,0 milliard), Pilotage, coordination et gestion administrative (3,4 milliards) qui font au total 7,9 milliards.
Le lundi 6 mars dernier, le gouvernement a publié un communiqué, signé par son porte-parole, le ministre Abdou Karim Fofana, et dans lequel, il «rejette et condamne fermement de telles insinuations, lâches et sans fondement, qui témoignent manifestement d’une volonté maléfique de jeter le discrédit sur la personne du Président de la République, porter atteinte à l’Institution qu’il incarne et nuire aux relations entre le Sénégal et une puissance étrangère». Loin de s’en tenir là, le gouvernement, toujours à travers ce document, avait aussi tenu à prévenir «qu’il se réserve le droit de donner toute suite qu’il juge appropriée à ces insinuations fallacieuses, malveillantes et indignes de quelqu’un qui a occupé de hautes fonctions étatiques»
En réaction à cette sortie musclée du gouvernement, Birahim Seck, Coordonnateur Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International, a partagé un message dans son compte tweeter pour dire : «Il n’y a pas lieu de menacer qui que ce soit. Monsieur Soumaré a posé des questions. Le gouvernement a répondu. Il faut juste laisser les citoyens et l’avenir en juger, au lieu de vouloir judiciariser ce qui doit rester un débat sur la gouvernance».