Deux ans plus tard, dans cette CAN 2024 en Côte d’Ivoire, la donne est différente. C’est un Sénégal déjà qualifié et confiant, avec deux succès nets sur la Gambie et le Cameroun, qui se présente avec à une Guinée en ballotage favorable. En fait, c’est un match à enjeux et à calculs qui doit se tenir au stade Charles-Konan-Banny de Yamoussoukro.
« Ce sera tout sauf un match amical »
Pour les Lions de la Teranga, l’équation est simple : une victoire leur permettrait de signer un premier tour parfait et leur garantirait la première place du groupe C. Un match nul suffirait aussi à verrouiller cette position. « Ce que nous désirons, c’est finir premiers », confirme Aliou Cissé. Le sélectionneur sait ce que la première place du groupe C offrirait à son équipe : un huitième de finale face à une nation classée parmi les meilleurs troisièmes, et à Yamoussoukro, là où le Sénégal est déjà installé.
Le coach sénégalais tient aussi à entretenir « la dynamique de victoires » des siens, car « l’équilibre entre positif et négatif est fragile ». Après de bons débuts dans cette CAN, ce qui était rare ces dernières années pour les différents champions sortants, Aliou Cissé veut de la continuité.
Oui mais voilà : Sénégal-Guinée n’est pas une rencontre tout à fait comme les autres. C’est un autre derby d’Afrique de l’Ouest entre deux « pays frères », selon l’expression de Kaba Diawara, le sélectionneur guinéen. « Il n’y a jamais eu de match ami-ami avec la Guinée. (…) Croyez-moi, ce sera tout sauf un match amical », sourit Aliou Cissé, qui pourrait procéder à quelques changements dans l’équipe qui débutera.
La Guinée vise la première place
Le discours est le même dans le camp du Syli national. Les mathématiques indiquent pourtant qu’avec un match nul, le Sénégal et la Guinée seraient qualifiés pour les huitièmes de finale. Mais ce n’est pas le genre de deal qui intéresse Kaba Diawara. « S’arranger avec le Sénégal ne nous arrange pas. Car en cas de match nul, ils resteraient premiers et nous seconds », grince le coach.À l’heure où il s’exprimait face à la presse, le technicien redoutait, en finissant à la deuxième place du groupe C, de devoir affronter la Côte d’Ivoire à Abidjan en huitièmes de finale. La déroute des Eléphants contre la Guinée Equatoriale (0-4) lundi a rendu ce scénario caduc, mais la détermination demeure ; pas question de ne pas tenter d’aller chercher la première place.
« On joue tous les matches pour les gagner. On savait, en venant ici, qu’on avait trois finales dans ce groupe. On en a fait deux, là c’est la troisième, prestigieuse. (…) On a bien préparé notre affaire, croyez-moi. (…) On joue pour la première place », martèle Diawara, qui espère bien « déranger un peu le champion » et montrer aux yeux de tous les progrès du Syli national ces deux dernières années.