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Gaza : nouvelle journée à haut risque, réunion d'urgence du Conseil de sécurité

DIPLOMATIE
Mardi 15 Mai 2018

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir, ce mardi, au lendemain de violences meurtrières à la frontière de Gaza, où l'armée israélienne a tué 55 Palestiniens, lors de manifestations contre le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem.


Au lendemain du bain de sang à la frontière de la bande de Gaza, où les soldats Israeliens ont tué 55 palestiniens, lors de manifestations et de heurts contre l'inauguration de l'ambassade Americaine a Jerusalem, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir mardi 15 mai à 14h GMT, à l'initiative du Koweït.

La journée de lundi a été la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien, depuis la guerre de l'été 2014 dans la bande de Gaza, et l’ONG Amnesty International est allé jusqu'à évoquer des "crimes de guerre".

La direction palestinienne a crié au "massacre", et le president Mahmoud Abass a déclaré une grève générale pour mardi dans les territoires palestiniens. Le mouvement de protestation palestinien, qui dure depuis plusieurs semaines, doit culminer ce mardi 15 mai, jour que les Palestiniens appellent la "Nakba" (la "Catastrophe"), qui marque le départ pour l'exil de centaines de milliers d'entre eux lors de la création de l'État d'Israël en 1948.
 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a quant à lui justifié l'usage de la force par le droit d'Israël à défendre ses frontières contre les agissements "terroristes" du mouvement islamiste Hamas.

Paris condamne, Ankara rappelle son ambassadeur

Ces événements ont suscité une vive inquiétude internationale et provoqué de nombreuses réactions. Emmanuel Macron a notamment "condamné les violences des forces armées israéliennes contre les manifestants [palestiniens à Gaza]", lundi soir lors d'entretiens téléphoniques avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas et le roi de Jordanie Abdallah II, selon un communiqué de l'Élysée. Le président français doit s'entretenir mardi avec le Premier ministre israélien.

De leurs côtés, la Turquie, qui a accusé Israël de "terrorisme d'État" et de "génocide", ainsi que l'Afrique du Sud, ont décidé de rappeler leur ambassadeur en Israël. L'Iran a dénoncé un "jour de grande honte", tandis que l'Union européenne et Londres ont appelé à la retenue.

Le Koweït a quant à lui demandé une réunion en urgence mardi du Conseil de sécurité de l'ONU, et appelé à une enquête indépendante et transparente. Pour leur part, les États-Unis ont bloqué lundi l'adoption d'un communiqué du Conseil de sécurité qui entendait exprimer son "indignation et sa tristesse, face à la mort de civils palestiniens exerçant leur droit à manifester pacifiquement".

"Tous les moyens"

Israël avait prévenu qu'il emploierait "tous les moyens" pour empêcher toute incursion en Israël de Palestiniens susceptibles de s'en prendre aux populations civiles riveraines. L'État hébreu réfute le caractère proclamé pacifiste de la mobilisation à Gaza et affirme qu'elle sert de couverture aux tentatives du Hamas de s'infiltrer en Israël.

Selon l'armée israélienne, qui a bombardé lundi plusieurs positions du mouvement islamiste, au moins trois équipes d'hommes en armes ont essayé de disposer des explosifs le long de la barrière et plusieurs membres du Hamas se sont déguisés en civil pour se fondre parmi les manifestants.

Pour leur part, les États-Unis ont bloqué lundi l'adoption d'un communiqué du Conseil de sécurité qui entendait exprimer son "indignation et sa tristesse face à la mort de civils palestiniens exerçant leur droit à manifester pacifiquement".

Le conseiller et gendre de Donald Trump, Jared Kushner, présent avec son épouse Ivanka dans l'enceinte de la nouvelle ambassade américaine parmi des centaines d'invités, a paru faire une référence aux événements. "Ceux qui provoquent les violences font partie du problème, pas de la solution", a-t-il déclaré. Le président des États-Unis a de son côté salué le transfert à Jérusalem de l'ambassade américaine comme "un grand jour pour Israël".

Avec AFP et Reuters


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