« Nous entamerons un processus d’examen de la Constitution pour nous assurer de sa pertinence et qu’elle satisfait au but pour lequel les Gambiens l’ont adoptée », a déclaré mardi 7 février Abubacarr Tambadou, nommé ministre de la justice par le nouveau président gambien Adama Barrow.
Certaines réformes sont des priorités, « particulièrement dans le secteur de la justice criminelle et des lois sur les médias », a ajouté M. Tambadou, ancien procureur adjoint au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), lors de sa prestation de serment mardi.
La Gambie sous l’ex-président Yahya Jammeh était critiquée pour ses atteintes répétées aux droits humains. Les journalistes étaient régulièrement harcelés et poursuivis pour notamment sédition, diffamation ou diffusion de fausses nouvelles, des motifs qualifiés de « fourre-tout » par Amnesty international.
Plusieurs hommes de médias ont également été emprisonnés, contraints à l’exil ou ont disparu sous le régime de Jammeh, venu au pouvoir par un coup d’Etat en 1994 et qui a dirigé la Gambie d’une main de fer pendant 22 ans.
M. Tambadou est le onzième ministre nommé par le président Barrow qui avait déjà désigné le 1er février dix des dix-huit membres de son gouvernement. Fatoumata Jallow Tambajang a aussi été nommée vice-présidente.
La Gambie sort d’une crise à rebondissements de six semaines provoquée par le revirement de M. Jammeh, qui a annoncé le 9 décembre contester la victoire électorale de M. Barrow, une semaine après l’avoir reconnue.
Accueilli le 15 janvier au Sénégal, à la demande de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Adama Barrow a prêté serment le 19 janvier à l’ambassade de Gambie à Dakar. Peu après, la Cédéao lançait une opération pour forcer au départ M. Jammeh, qui a finalement quitté le pays le 21 janvier pour un exil en Guinée équatoriale.