A l’occasion de la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale le 8 mai, Docteur Dialo Diop, vice-président du Pastef chargé des questions panafricaines et mémorielles, était l’invité de l’émission « Afrique midi » de la RFI. Il était question pour le militant de longue date de la gauche sénégalaise de traiter de la question du massacre de tirailleurs africains tout juste rapatriés d'Europe au camp de Thiaroye, au Sénégal.
Sur le nombre réel de victimes de la tuerie, Dialo Diop estime que les vrais chiffres n’ont pas été révélés.
« Après le massacre on a inhumé dans les fosses communes. Dans le rapport avant le procès, on parle de 35 morts et 35 condamnés. C’est ça le bilan officiel qui figure dans les archives disponibles. Notre hypothèse de départs est qu’il faut multiplier au moins par 10 le nombre de morts. », a-t-il déclaré.
Pour l’ex secrétaire général du parti RND, avec l’élection de Bassirou Diomaye Faye comme Président de la République du Sénégal, la vérité sur cette tragédie sera bientôt connue de tous.
« Aujourd’hui, il y a une nouvelle donne parce que ce ne sont plus leurs serviteurs qui sont à la tête du gouvernement du Sénégal mais des patriotes africains. Nous allons exiger des nouvelles autorités la lumière sur le massacre de Thiaroye 44. Et croyez-moi, nous allons procéder, selon les règles de l’art, à l’ouverture des fosses communes et au dénombrement réels des victimes », renchérit-il.
Avant de poursuivre : « Nous avons déposé à son temps par notre unique député Ousmane Sonko une requête au fin d’ouverture des fosses communes au parlement du Sénégal et qui a été bien évidemment bloqué par la majorité mécanique du Président sortant. Je pense que dans les conditions nouvelles et avec les nouvelles orientations du gouvernement il va de soi que la procédure va aboutir parce que nous sommes maitre chez nous.»
Pour rappel, le 1er décembre 1944 des tirailleurs africains tout juste rapatriés d'Europe au camp de Thiaroye, au Sénégal réclamaient auprés de l'administration coloniale française le paiement de leurs primes de démobilisation. La répression de leur mouvement par l’armée française fut sanglante.