L’arrestation du maire Khalifa SALL a créé la consternation à Dakar et dans tout le pays. Elle a déclenché l’indignation et les protestations des populations et de diverses organisations démocratiques. La mobilisation pacifique est plus que jamais d’actualité, avec la poursuite d’actions, pour exiger la libération du maire, qui ne cesse de recevoir des messages de sympathie et de soutien de personnes et d’organisations tant au niveau national qu’international.
Pour les populations dakaroises, cette arrestation brutale et injuste s’inscrit dans la suite d’une série de tracasseries de toutes sortes sans cesse dressées à l’encontre de la Municipalité. A cet égard, l’on rappellera notamment les faits suivants qui ont été largement relatés dans la presse :
les difficultés d’exécution du budget de la ville consécutives aux retards des émissions des rôles par les services fiscaux de l’Etat ;
le blocage de l’emprunt obligataire par le Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan à la veille de son lancement malgré les avis de non objection délivrés antérieurement par le Gouvernement tout au long de la procédure qui a abouti à l’obtention du visa du Conseil de Régulation de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers de l’UEMOA
l’injonction faite aux établissements bancaires de refuser de financer les projets de la ville tels le projet d’aménagement de la Place de l’Indépendance, le programme de pose de gazon synthétique dans 19 stades et terrains de la ville.
Au Sénégal, les règles applicables à la gestion budgétaire connaissent deux exceptions : les fonds politiques et spéciaux pour lesquels des justificatifs ne sont pas exigés, et les régies (« caisses ») d’avance qui sont mises en place pour remédier aux lourdeurs des procédures d’exécution des dépenses publiques. Ainsi, l’institution en 2003, par la puissance publique d’une caisse d’avance devait permettre au maire de Dakar, de disposer d’un instrument d’exécution des dépenses diverses qui ont toujours été considérées comme des fonds politiques. Par conséquent, l’accusation de détournement de fonds publics, faute de pièces justificatives n’est pas fondée.
Citoyens, Amis de Khalifa SALL !
Qui peut donc croire à cette accusation portée contre le maire de se mettre dans la « poche » mensuellement 30 millions ? Assurément pas les franges importantes des populations dakaroises ainsi que beaucoup d’autres autorités et organisations. Celles-ci n’ont jamais manqué de témoigner leur reconnaissance au maire de Dakar pour l’appui qu’il leur a toujours apporté dans divers domaines.
En outre, le maire de Dakar a toujours clamé, sans jamais avoir été démenti, que les plus hautes autorités de notre pays connaissent mieux que tout le monde les principaux bénéficiaires de ces fonds politiques.
Peut-on s’empêcher dès lors, de faire le lien entre le moment choisi pour procéder à l’arrestation du maire et le calendrier électoral ? Personne ne s’y trompe, il s’agit de se débarrasser d’un adversaire politique dont la popularité constitue un sérieux obstacle à la pérennisation du pouvoir en place.
Face à cette situation, des citoyens et des organisations de la Ville de Dakar, ont décidé de se mobiliser. Aussi, toutes les énergies doivent être mobilisées pour poursuivre la bataille pour la libération du maire et de ses collaborateurs. Et le plus tôt sera le mieux.
C’est dans cette perspective que nous, signataires du présent appel, avons pris l’initiative de joindre nos efforts à ceux déjà en cours pour la libération du maire Khalifa SALL. Notre initiative vise spécifiquement à une grande mobilisation en vue de la collecte des fonds nécessaires à la couverture de la caution, pour permettre au maire et à ses collaborateurs d’obtenir la liberté provisoire. Cette initiative citoyenne conçue et préparée indépendamment du maire de Dakar, ne saurait être considérée comme une acceptation du délit de détournement de deniers publics.