Quand le divorce d’avec Wade est consommé suite à la loi Sada Ndiaye, Mahammed Boun Abdallah Dionne ne chôme pas longtemps. Il rejoint aussitôt l’Organisation des nations unies pour le développement (ONUDI), comme représentant en Algérie jusqu’en décembre 2010.
De 2011 à mars 2014, il restera à Viennes (Autriche) avec les fonctions de Coordinateur sénior de la coopération industrielle Sud-Sud puis, comme Chef du Programme de l’ONUDI pour l’Afrique et les pays les moins avancés.
La face cachée de Mahammed
Mouride convaincu, travailleur dans l’âme, Mahammed Boun Abdallah Dionne a démontré qu’il est loin d’être un monstre froid qui exécute les décisions du Chef de l’Etat et sa politique publique. Lancé comme tête de liste de la coalition Benno Bokk Yaakar, parce que étant le mieux à même de défendre les réalisations, les projets et autres programmes du Chef de l’Etat, Dionne a fait montre de toute sa «sénégalité» notamment lors de son passage dans la région nature de la Casamance. Ses pas de danse ont fait le tour du Sénégal. Mais Mahammed Boun Dionne n’a pas démontré que ses talents de «danseur», il a su dévoiler également qu’il n’avait rien à envier à certains hommes politiques qui exercent cette activité depuis des années maintenant. Des phrases assassines, il sait en distribuer.
Des répliques cinglantes aussi. Sans occulter le gestuel et le ton pour haranguer les foules. Dionne a su se transformer le temps d’une campagne pour montrer aux Sénégalais, un autre visage. Une autre image. Celle d’un Premier ministre qui s’est défendre son «mentor» mais aussi celle d’un chef d’orchestre qui s’est mettre la musique ou la machine en marche.
En CAS DE VICTOIRE…
Mahammed Boun Dionne n’entend pas faire moins que Macky Sall alors Premier ministre de Me Abdoulaye Wade. Lors de la Présidentielle 2007, rappelle-t-on, le Président Sall alors directeur de campagne de Me Wade avait permis à son candidat de passer haut la main dès le premier tour. Dionne voudrait lui aussi octroyer une large victoire à la coalition Benno Bokk Yaakar, au soir du 30 juillet prochain afin de permettre au Chef de l’Etat de dérouler son Plan Sénégal Emergent. Le cas échéant, Mahammed Boun Abdallah, selon certaines indiscrétions, pourrait changer de station. D’aucuns le voient au Perchoir de l’Assemblée nationale. Mais, au vu de ce qu’il vient de démontrer lors de cette campagne, rien n’est encore sûr qu’il ne soit l’homme de la situation pour le virage de tous les dangers que constitue 2019.
Abdoulaye Thiam, Sud Quotidien