L’un d’eux compte dire au peuple que son champion a bien travaillé sans penser que ce même peuple peine à se nourrir, se soigner et se vêtir. L’autre juge que son champion est un don de la nature pour le Sénégal, un visionnaire et un homme d’Etat de très grande envergure. N’en rajoutons plus !
On se croirait à une époque bien lointaine dans un autre pays que le nôtre. C’est avec ce genre de discours que d’autres personnes se sont crues au-dessus de leur semblable pour imposer une véritable dictature à leur peuple. Disons-le tout net et afin que nul n’en ignore. Celui qui préside à la destinée de cette nation n’est ni plus intelligent que nous, ni meilleur et ne peut être un don de la nature pour nous. C’est insulter l’intelligence des Sénégalais que de présenter les choses ainsi.
Il a eu la chance d’être porté à la tête du pays par nos suffrages et ce sont ces mêmes suffrages qui le maintiendront au pouvoir ou le feront retourner à son métier de géologue. Ces thuriféraires du genre sont dangereux pour lui et pour le pays. Ce Sénégal qu’ils présentent avec des habits de lumière est loin de celui de ceux qui peinent à assurer leurs trois repas quotidiens, s’ils peuvent même se l’assurer.
Mais plutôt de ceux qui tirent leurs pitances de leur présence au sommet de l’Etat. Et à l’intérieur de leur voiture aux vitres teintées, repus et arrogants, ils ne voient que leur bout de nez. Déjà, les «Y’en a marristes» comptent reprendre service et mener le combat contre le champion. Si en cinq ans, la déception est aussi grande, il faut convenir que le champion doit vite revenir sur terre avant que ses zélés thuriféraires ne l’enfoncent. Et demain, ils seront les premiers à ouvrir largement les bras au nouveau couronné avec la transhumance.
Mansour Dieng