Nos souvenirs vont à ces journées chaudes durant le magistère de Wade, où il a mobilisé les foules à la Place de l’indépendance pour défendre la République et l’Etat de droit.
La même passion le guidait quand il s’agissait de défendre son groupe, parfois sous la menace de fermeture pour diverses raisons.
Il faut dire que Sidy était loin d’être conformiste. Il s’érigeait en défenseur du peuple. Ce qui, systématiquement, le mettait en mal avec les différents régimes qui se sont succédé.
Ses différents organes de presse sont la voix des sans voix. Il excellait dans ce rôle tout en baignant, durant ces dernières années, dans les mêmes difficultés qui ont mis à genoux la plupart des organes de presse où il faut tirer le diable par la queue pour survivre.
Pour les journalistes, il était leur Hubert Meuve-Mery, ce fondateur du quotidien ‘’Le Monde’’ qui a inculqué une façon de concevoir la presse et de faire du journalisme.
Eh oui, Sidy a formé des générations de journalistes. Il en avait les capacités intellectuelles, l’audace et surtout la témérité. C’était un visionnaire et un précurseur.
A coup sûr, il va nous manquer. Le Sénégal aura encore besoin de lui ; surtout dans des moments-fous électoraux que nous allons vivre dans quelques semaines.
Il savait mettre chacun devant ses responsabilités ; avec toujours le sourire au coin des lèvres.
Certes, il n’avait pas toujours raison, mais il avait le courage de s’engager, de se battre, d’être constant ; là où la transhumance et le retournement de veste sont érigés en règle de vie.
Dans ces moments difficiles, nos pensées vont à sa famille, à ses employés avec qui j’ai tissé des liens forts, à la Ouma islamique toute entière qui a perdu un djihadiste pacifique.
Il a donné l’exemple de ce que doit être le djihad de nos jours. Il ne s’agit nullement de tuer des innocents, ce qui est en porte à faux avec l’Islam, mais de contribuer au rayonnement de cette religion par la réflexion constructive et l’action novatrice et humanisant.
Sidy symbolisait le refus de courber l’échine devant le Prince. Comme toute sentinelle, il avait comme leitmotiv de dire non aux représentants de la puissance publique pour leur rappeler qu’ils sont au service du peuple et non l’inverse.
Dès les années 80, il avait pris le pari d’investir dans ce secteur de la presse qui est loin d’être productif. Et il a tenu le flambeau, jusqu’à la fin. Il est tombé les armes à la main, ayant passé un coup de fil à la rédaction la veille de son rappel à Dieu.
Puisse son œuvre servir d’exemple à tous les Sénégalais dont la préoccupation majeure est de mettre la patrie avant toute autre considération.
Au nom du Groupe Promo consulting, du Présidents Mbagnick Diop qui a perdu un ami, et de tout le personnel de Rewmi, dans ses différentes composantes, nous présentons nos condoléances à sa famille toute entière à la Nation qui perd ainsi un digne fils.
Assane Samb