D’un côté, le franc CFA apporte une stabilité monétaire et des prix appréciés, facilite l’intégration régionale et mutualise les réserves de change. Mais de l’autre, il prive les États de leur pleine souveraineté, son arrimage à l’euro apparaît de plus en plus inadapté, et son symbole colonial reste une pièce ouverte.
La nouvelle marginalisation du rôle de la France n’a pas suffi à éteindre les critiques, bien ancrées dans un rejet plus large de la tutelle européenne persistante. L’alternative d’une monnaie régionale autonome comme l’Eco se heurte à d’immenses défis techniques et politiques. « On ne peut que constater l’extrême difficulté de ce dossier monétaire, miné par les spectres de la domination économique et de la souveraineté bafouée, sans parler des complications économiques objectives », résume un intervenant.
Faut-il tout remettre à plat ? Conserver les avantages acquis en réformant en profondeur ? La table ronde a surtout fait émerger la nécessité d’arbitrages douloureux, sans issue claire pour l’instant. Une chose est sûre : le statu quo actuel, aussi complexe soit-il, ne pourra pas durer éternellement.