Ainsi pour contraindre Abdou Diouf à les libérer, nous avions affiné une stratégie. Les voitures piégées plus aussi les menaces de faire sauter les tuyaux par lesquels transitent le carburant du Port de Dakar vers le dépôt de Yarakh. D’ailleurs, c’est cela qui a fait déménager, en moins d’une semaine, l’école de française qui était à Bel-air à Mermoz. Mais ces informations, il n’y avait que nous et les services de renseignements généraux qui les détenions. Ce n’était pas à la disposition de la presse de l’époque.
Et quand nous avions menacé de faire sauter les trains partout dans le pays, le Mali, principal client du Sénégal, a décidé de suspendre l’utilisation de ce moyen de transport. Ce qui constituait un important manque à gagner pour un gouvernement qui pratiquait un ajustement structurel sauvage pour assainir les finances publiques. Et c’est cela qui a fait que le président Abdou Diouf a libéré les opposants et favoriser la concertation entre pouvoir et opposition.»