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Chers compatriotes ne jouons pas avec le feu

TRIBUNE LIBRE
Vendredi 8 Septembre 2017

Chers compatriotes ne jouons pas avec le feu
Un mot est fixé au bout des lèvres de tout citoyen. Les plus avertis en font bon usage, ceux qui ne connaissent pas bien la politique en abusent. Ce mot est comme la pendule, l’aiguille qui régularise toute nation. Ce mot constitue l’étape importante pour construire un pays fondé sur l’égalité, la justice sociale, la liberté et la fraternité. Ce mot est bien évidemment la démocratie. Si nous remontons à l’étymologie, il nous ramène à la Grèce: δῆμος, démos, « peuple »et κράτος, Krátos, « pouvoir ». En un mot, c’est une forme de gouvernement élu par le peuple. Qui sont maintenant ces hommes qui forment le peuple ? Le Peuple c’est nous, femmes et hommes devant être préparés, épris du sens viscéral de la justice, du sens civique profond mais dirais- je, nous qui sommes le Peuple, devons connaitre le « Bien ». Ce « bien » philosophique tant enseigné qui est la connaissance pour éviter des comportements malsains et contraires aux bonnes mœurs.

Les premiers pas de l’enseignement élémentaire ont cette prérogative : insuffler le sens civique à bas âge, l’éducation, le respect des institutions républicaines et à la culture d’appartenance. La démocratie c’est aussi la liberté de s’exprimer, de donner son point de vue sur les thèmes saillants, de contribuer pour développer son terroir avant tout et puis son pays. Donc, elle est participative. Pourquoi ai-je voulu effectuer ce chapeau introductif ? C’est seulement dans le but de toucher les derniers avènements qui ont agité le Sénégal.
Qui sommes – nous ? Nous sommes le pays de l’ouverture, de la Téranga, ce pays dont ses habitants se lèvent de bonne heure à la recherche du pain quotidien ; ce pays dont une bonne partie de sa jeunesse a choisi le chemin de l’aventure pour auréoler de gloire leurs familles. Et nous savons bien les raisons qui poussent chaque Sénégalais à emprunter la voie de l’émigration. Les évènements qui remplissent les pages des journaux ne rendent pas du tout la bonne monnaie à notre pays.

Chers opposants, respectons le verdict des urnes, les Sénégalais ont choisi, ont bien choisi, élu des femmes et hommes, retenus idoines à exercer leurs missions de députés. Une haute et valeureuse mission qui se fixe comme objectif de défendre les intérêts du peuple, de défendre ceux qui n’ont pas de voix, ceux qui souffrent, ceux qui ont d’énormes difficultés à obtenir les trois plats quotidiens.

Je soutiens le peuple, suis du côté des Sénégalaises et des Sénégalais, ceux qui souffrent, ceux qui disent ce qu’ils pensent sans insultes, sans bruits, sans rumeurs : je suis avec ceux qui aiment ce pays et qui veulent le changement. Un changement qui ne va pas dire de mettre à la commande du pays un nouveau personnage. Pouffons ! Nous voulons un changement des mentalités, faire de notre pays un exemple de la sous-région et nous en avons les capacités.

Que disent les détracteurs de votre régime Monsieur le Président ? «  La gestion est désastreuse », « la population meurt de faim », «  il y a trop de gabegie », «  qu’il saute, da fa dow ». Ce n’est point la vraie photographie. A partir des États-Unis, nous visionnons des vidéos qui insultent notre cher compatriote le Président de la République Monsieur Macky Sall. Que la classe politique blâme tels actes qui ne font pas partie de notre culture. Refusons de jouer avec le feu. Les règles de la bonne politique sont les mêmes qui valent dans la vie : dans chaque entreprise, il y aura toujours des vainqueurs et des vaincus. Les vaincus ne doivent pas brûler ce pays, ils doivent accepter leur défaite et continuer de conscientiser le peuple mais surtout leur rôle est d’aider ceux qui ont gagné, appelés à gouverner. Une démocratie sans une bonne opposition n’est point une démocratie et peut engendrer une dictature ou mieux de l’anarchie.

Que l’opposition joue sa partition mais dans les règles prévues de bonne gouvernance. Nous n’avons pas une dictature comme certains le pensent. Notre pays est de loin d’être cela. Que l’opposition sache que le Sénégal a un passé politique important, un pays respecté en Afrique et dans le monde, une terre de culture, de sagesse et de bonne démocratie. Nous ne sommes pas un pays grand et vraiment riche en sous - sol comme le Nigeria mais nous sommes un pays géant et respecté par la haute culture de ses hommes. Et nous concevons cela comme une infinie richesse.
Excellence Monsieur Le Président,
La grande victoire fut le soir, quand les Sénégalais ont élu un enfant né en 1961. Un jeune, tout jeune, éduqué, qui a souffert comme tous les Sénégalais et qui connaît et partage la souffrance des artisans et cultivateurs. Un jeune qui n’est pas né dans l’opulence, un jeune qui n'a pas vécu en Europe comme Senghor et Wade, un jeune qui n’a été gouverneur à l’âge de 25 ans comme Abdou Diouf.  Ce jeune est héritier, malheureusement d’une situation politique très difficile, sa législature coïncide avec un monde qui traverse une crise profonde du point de vue politique et économique. Une triste situation de notre continent, une Afrique qui perd ses fils, dont sa jeunesse préfère la traversée de l’océan. La crise est aussi celle de leaders et de références : l’Europe qui se replie sur soi-même, l’Amérique qui refuse d’être terre d’accueil, l’Afrique qui ne décèle plus de grands hommes comme Senghor, Mandela ... Le Sénégal n’est pas dépourvu d’un grand leader. Notre Président est tout jeune, ambitieux et d’un sens profond à l’écoute.

Excellence Monsieur le Président Macky Sall, il ne vous reste qu’à conclure quelques grands dossiers avant d’aller aux élections présidentielles. Vous avez un parcours brillant et avez beaucoup écrit à votre actif pour mériter une réélection.  Comment comptez – vous gouverner les cinq prochaines années ? Vous devez dire aux Sénégalais combien fut difficile de réaliser ce que vous aviez fait. Vous avez augmenté le taux de croissance quand l’économie mondiale refuse de décoller, vous avez opéré à la baisse de l’impôt sur les salaires. Vous avez introduit la couverture maladie universelle, le relèvement de l’âge de retraite à 60 ans. Votre vision a permis de créer une nouvelle ville : Diamniadio, orgueil de tout bon citoyen. Vous avez permis aux Sénégalais de l’Extérieur d’élire leurs représentants à l’Assemblée Nationale, chose jamais faite. Vous n’avez pas muselé les maisons de presse. Qu’est – ce qui vous reste ? Ayez le courage de vous prononcer . Monsieur le Président ,  continuez votre PSE que vous avez entamé et qui porte déjà ses fruits, un grand chantier en mesure de faire décoller l’économie du Sénégal. Nous avons besoin d’un pays stable politiquement, continuez votre travail mais n’empêche, Monsieur le Président, embrassez les Sénégalais, chaque Sénégalais et dites aux nos frères et sœurs que vous les aimez, vous travaillez pour leur réussite. Dites aux familles que vous pensez à l’avenir de leurs enfants, leur éducation. Les Sénégalais n’aiment pas trop de rumeurs et de bruits. Vous êtes aimé parce que les Sénégalais ont vu en votre personne la politesse, l’enfant issu des profondeurs du Sénégal, à Fatick, qui est parti de rien et qui s’est construit ; l’enfant qui parle peu et bien ; l’enfant qui ne répond jamais aux provocations. Voilà votre réussite. Vous devez réunir les Sénégalais et solliciter le soutien sans faille de chacun de nous pour que vous puissiez conclure dans la sobriété votre mandat et repartir pour faire décoller le Sénégal.

Continuez de défendre votre bilan. Poursuivez le dialogue avec les Sénégalais, continuez de faire de l’administration un cercle encore plus transparent, efficient, efficace et ouvert aux concitoyens. Faites de l’administration la vraie chaume des Sénégalais. Répondez aux questions des Sénégalais, Monsieur le Président, la confiance est importante, vous êtes l’aiguille pour tisser ce pagne très beau et profond ; ce pagne jamais entaché qui continue de couvrir, de réchauffer, ce pagne qui n’exclut personne, ce pagne comme un toit qui sauvegarde les pilastres de notre nation, une grande communauté de personnes dignes, humbles, fières, d’un passé millénaire encore chaste et qui fait de la vie un vrai cercle d’échanges et de convivialité.

Excellence Monsieur Le Président, je regagne la caverne. Je remets ma plume dans l’encrier, l’imbiber pour panser aux maux de la société. Poète que je suis, j’ai d’autres pensées : soigner les maux, repenser le mot et le mot ne doit jamais souffrir ; le vrai mot appartient au peuple, le peuple qui vous a élu. Écoutez le peuple, vous y gagnerez et faites du peuple votre ami.
Bonnes Fêtes de Id al-adha ! Que le Détenteur de Majesté et de Munificence,    le  Garant  des Cieux et de la Terre protège notre Sénégal et fasse de notre pays un peuple uni.

Par  Cheikh Tidiane Gaye
Poète – Écrivain
Président du Prix International de Poésie L. S. Senghor – Italie
 

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