C’est sans doute l’un des hommes les plus «réseautés » en Afrique. Longtemps basé à Ouagadougou, le Mauritanien Limam Moustapha Chafi, fils d’une très grande famille maure de la tribu des Tajakant, a grandi au Niger où son père était commerçant. Ayant vadrouillé un peu partout avant de se poser à Ougadougou, il a longtemps été le stratège de l’ombre du président Blaise Compaoré qu’il a connu jeune aux côtés du capitaine Thomas Sankara. Conseiller très spécial de l’ancien homme fort du Burkina Faso, il a été son missi dominici avec le général Gilbert Diendéré et l’ancien ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé, dans bien des dossiers qui n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Il n’y a pas une capitale ouest-africaine où Chafi n’a pas ses entrées. Réputé pieux, Chafi est un polyglotte qui connait très bien le Sénégal. Ses talents de négociateur et son impressionnant carnet d’adresse feront merveille dans le cadre de la libération d’otages espagnols ainsi que celle d’un otage canadien, après de dures négociations avec le chef djihadiste Mokhtar Belmokhtar. L’homme était redouté par l’ancien Président Ould Abdel Aziz qui le soupçonnait de vouloir déstabiliser son régime. Réputé proche de Macky Sall tout comme l’homme d’affaires et milliardaire Mouhamed Ould Bouamatou, autre ennemi juré d'Ould Abdel Aziz, Chafi n’a pu rentrer à Nouakchott qu'à l’arrivée de Mouhamed Ould Ghazouani au pouvoir. Il s’est aussi beaucoup rapproché de l’émir du Qatar dont il est devenu l’un des conseillers les plus écoutés. Il était ainsi au cœur de la dernière visite du Président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo à Doha.
Barka Ba