Mensonge n°1 : sept manifestants: L’opposition a mobilisé plus. Etant à l’intérieur de la résidence de l’ambassadeur, nous n’avons pas vu les manifestants. Par conséquent, et par honnêteté intellectuelle, nous ne pourrons pas avancer de chiffre. Mais les vidéos que nous avons visionnées, montrent qu’elle avait réuni plus de sept personnes. C'est donc un mensonge éhonté de dire le contraire.
Mensonge n°2 : L’incident n’a pas occasionné l’interruption de la réunion que Macky Sall présidait dans les jardins de la résidence de l’ambassadeur. Elle a bel et bien été interrompue pendant une demi-heure à cause des incidents. L’ambassadeur du Sénégal en France, Bassirou Sène, ne dira pas le contraire. Lui qui a utilisé tous les arguments possibles pour tenter de convaincre certains responsables du parti présidentiel, visiblement sonnés, de l’impérieuse nécessité de reprendre la réunion. Il disait, entre autres, que l’arrêt définitif de la rencontre serait synonyme de victoire pour l’opposition.
Effectivement, la victoire de l’opposition (qui a réussi à manifester en dépit des menaces brandies par la DSE/France) aurait été plus éclatante si le meeting politique avait été définitivement arrêté. Farba Ngom aussi ne nous démentira pas, puisque c’est lui qui a demandé à l’assistance de faire un standing ovation à Macky Sall à l’entame du deuxième round. Un tonnerre d’applaudissements sans doute pour dire au patron de l’APR : «Nous sommes derrière vous, ne craignez rien, vous n’êtes pas seul dans le combat et vous ne le serez jamais…»
Mensonge n°3 : Le chef de l’Etat n’a pas été évacué. Il faut d’abord reconnaître que son évacuation n’est pas directement liée à la manifestation de l’opposition, mais plutôt au comportement irresponsable d’une partie de ses propres militants. En effet, non contents d’être bloqués par les gendarmes en faction, qui ont fermé le portail de la résidence pour les empêcher d’aller croiser le fer avec les manifestants, ils ont alors semé un désordre indescriptible. Pire, certains d’entre eux, ivres de colère ou de zèle, menaçaient même d’agresser les gendarmes.
Armé d’une fourchette, un énergumène aurait pu blesser l’un des gendarmes s’il n’avait pas été stoppé net dans sa folie par des militants plus lucides. Cet effroyable remue-ménage se déroulait à moins de dix mètres du chapiteau où se tenait la rencontre entre Macky Sall et les DSE APR d’Europe. Dans ce contexte, que devrait être l’attitude de la sécurité du président de la République ? «Le bon sens [était] la chose du monde la mieux partagée», elle a évacué le président Sall. C’est cela la vérité !
Cheikh Sidou SYLLA, journaliste