Par Mamadou Thierno TALLA
Entre Abdoulaye Wade et la politique active, c’est une question de vie ou de mort. Il l’a dans le sang et il se battra jusqu’à la fin de ses jours pour le triomphe de son ultime combat et de son obsessionnelle envie de revanche : faire de Karim Wade, le remplaçant de leur tombeur, Macky Sall. Qu’il ait eu 91 ans ou plus le 26 mai dernier en ce moment de pénitence et de repentance, il n’en a cure ! Qu’il ne soit pas en mesure de battre campagne dans tous les 45 départements pendant trois semaines, peu importe ! Il fera tout pour faire amnistier Karim Wade par l’Assemblée nationale s’il parvient avec sa liste «Coalition gagnante Wattu Sénégal» à devenir majoritaire à l’Hémicycle.
Plus qu’une prouesse, ce serait un miracle que de réaliser la cohabitation. Idrissa Seck, Malick Gakou, Cheikh Bamba Dièye et cie qui roulent désormais pour Khalifa Sall avaient-ils flairé le coup ? Les prochains jours nous édifieront. Président à 74 ans en 2000, Wade deviendrait en juillet prochain, le député le plus vieux de toute l’histoire politique du Sénégal. A-t-il en réminiscence la trajectoire de Valéry Giscard d’Estaing redevenu député à la fin des années après avoir perdu la présidentielle devant François Mitterrand en 1981 ? Il adore les premières et Me Wade n’en a pas encore fini avec les hauts faits. Mais attention au retour de bâton !
La condamnation de Karim Wade, les affres qu’il a fait subir au peuple sénégalais sont encore si ancrés dans l’inconscient collectif qu’on voit mal les électeurs sanctionner le pouvoir actuel au profit d’une liste qui incarne encore les effets de la mauvaise gouvernance et qui sont encore béants. Wade fera tout pour faire payer à Macky Sall “l’outrecuidance” d’avoir embastillé son fils pendant trois…interminables années. Peine perdue, pourrait-on dire. Certes beaucoup reste à faire, mais la gouvernance du Président Macky Sall est à mille lieues de celle de son prédécesseur. Et les découvertes de gaz et de pétrole ne font qu’accroître l’espoir de voir le Sénégal atteindre l’émergence.
Au lieu de participer à construire avec vigilance cet avenir qui s’offre à nos enfants, Oumar Sarr, Decroix et Lamine Diallo, membres de cette équipe de «résurrection» de Wade démontrent à l’envi qu’ils manquent singulièrement d’envergure nationale, et que l’étoffe qui fait les leaders charismatiques et ambitieux ne les enveloppe nullement, eux qui sont obligés de nous proposer du suranné avec un vieux.
Les Sénégalais savent que ce qui intéresse le plus Wade, c’est l’avenir de son fils et non celui du peuple sénégalais. Le pire pour Wade serait que les électeurs sénégalais renvoient sa liste loin derrière Benno Bokk Yaakaar, Initiative 2017, Kaddu Askan et Joyyanti. Triste fin serait alors celle de la carrière politique de celui qui fut parmi les plus géants de la classe politique sénégalaise. Ils seraient bien inspirés de créer un mouvement Wattu Wade, pour le préserver du combat de trop, celui qui porterait cette indécente candidature.
Source l'AS via Seneplus