Hier, l’hôtel Coco Beach a été un véritable champ de bataille. Les partisans du maire de Thiadiaye et ceux du directeur l’Agence de développement municipal (ADM) se sont donné en spectacle en présence de leurs leaders respectifs. Les faits se sont déroulés vers 10h. Accompagné de ses militants, Cheikh Issa Sall a réclamé une place au présidium aux côtés du directeur de Cabinet du président de la République, Omar Youm, entouré de ses lieutenants (Sira Ndiaye et le président du Conseil départemental Saliou Samb).
Face au refus de ces derniers de céder la place à Cheikh Issa Sall, les militants de celui-ci ont bloqué la réunion. Mais la riposte des partisans de Sira Ndiaye et Saliou Samb n’a pas tardé. Il s’en est suivi un tohu-bohu indescriptible. Des insanités et menacent fusent de part et d’autre. Finalement, ils en viennent aux mains. Des coups de poing pleuvent de partout devant le regard médusé des leaders. Finalement, c’est le président Saliou Samb qui a décanté la situation en cédant sa place à Cheikh Issa Sall. Après plus de 30 mn de heurts, le calme est revenu. Les discours reprennent sur un air d’accusation et de contre-accusation, d’union et de désunion où Youm fut le centre des interventions. Les frustrés de l’APR qui ont rejoint son adversaire lui reprochent sa gestion basée sur le favoritisme et le népotisme.
Toutefois, les proches de Me Youm ont appelé au calme et à l’unité. Mais lorsque Me Youm a refusé de donner la parole à El Hadj Ka, un partisan de Cheikh Issa Sall, la situation a encore dégénéré. «C’est à mon tour de prendre la parole. J’étais 5e sur la liste» dit-il au maire de Thiadiaye qui lui rétorque que s’il est frustré qu’il aille marcher. El Hadj Kâ, dans tous ses états, quitte le présidium et arrache le micro. C’est le début du deuxième round. La bagarre éclate de nouveau. Pendant une heure, les militants ont transformé la salle en ring.
Finalement, c’est Khalifa Faye le griot du président qui a offert sa médiation. Après une deuxième suspension, le calme revient de nouveau. Mais les débats ne serviront pas à grande chose. Finalement, le seul point retenu, c’est qu’entre le mercredi et le jeudi une commission va regrouper l’ensemble des responsables de l’APR et proposer un candidat de consensus. A défaut de cela, le président de la République va faire son choix.
Au terme de la réunion, Me Youm a tenté de minimiser les affrontements. Pour lui, il n’y a pas de péril en la demeure. «Tout parti politique qui fonctionne il faut qu’il y’ait des divergences». Ce que le maire de Thiadiaye accepte par élégance. Ce fut ensuite le début du troisième round. Saliou Samb proteste et menace à son tour de tenir un point de presse si Cheikh Issa persiste. «Ce n’est pas élégant quand l’autorité parle personne d’autre ne doit pas prendre la parole. C’est un défi», lance-t-il à Cheikh Issa Sall qui finit par déclarer que son mouvement «n’a pas de candidat et soutiendra celui que le Président va choisir».