Pour Banda Diop, sous Macky, on a pire que Wade avec «une gestion patrimoniale du pouvoir où tout se fait au sein d'une même famille. Telle une malédiction, le Sénégal a renoué avec les mêmes pratiques». Le maire socialiste estime que rien n'a véritablement changé avec notamment une «justice taillée sur mesure» et des scandales étouffés au gré de l'appartenance politique des personnes épinglées.
Sans traiter le Président Macky Sall de dictateur, Banda Diop dénoncera toutefois, sa gestion au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar. Il dit s'étonner de l'entendre dire à toute une alliance, de croiser les bras et de le laisser choisir les candidats qui devraient figurer sur les listes.
«Nous assistons de plus en plus à une régression démocratique importante. Quand un homme demande à tout le monde de le laisser faire les listes. Il n'y a pas de démocratie». Des bagarres qui ont gangrené les investitures au sein de Bby, le maire de Patte d'Oie, n'en fait qu'une déduction. «Il y a de l'affolement. Chez nous, vous n'entendez pas un bruit de chaise ou le bruit d'un coup de poing.»
AFFAIRE KHALIFA SALL
Interpellé sur l'information selon laquelle «Initiatives 2017» a déposé une caution pour aller à part aux législatives, Banda Diop préfère jouer la carte de la prudence….
«Nous avons fait une répartition des tâches». Toutefois, il reste convaincu que le maire de Dakar est le mieux indiqué pour jouer le rôle de tête de liste nationale de Manko Taxawu Sénégal pour deux raisons essentielles.
«Khalifa Sall est, qu'on le dise ou pas, de fait le responsable des forces citoyennes au niveau de l'opposition. Qui plus est, il est en train d'endurer une situation atypique. On a demandé à Khalifa Sall de venir se mettre dernière la bannière Benno Bokk Yakaar. Il a refusé de vendanger l'espoir des Sénégalais et il est mis en isolation. Il a emmagasiné un capital de sympathie. Il est le leader de l'opposition». Autrement dit, fait-il savoir, «Khalifa Sall est le meilleur profil pour gagner les législatives et imposer une co-gouvernance.»
Transition toute trouvée par le maire de la Patte d'Oie pour dénoncer les conditions de vie de son leader en prison. «Khalifa est un détenu politique. Il n'est pas un prisonnier. Nous sommes confortés dans ce que nous disons en regardant ce qui se passe autour de son environnement carcéral.»
Banda Diop fait ici, confie-t-il, allusion à la réduction de ses nombres de visiteurs, à l'interdiction qui lui est faite d'aller à la mosquée pour, dit-on, des mesures de sécurité. Il s'exclame : «c'est aberrant !»
Il compte avec ses camarades dérouler une feuille de route qui leur permettra d'arracher sa liberté, en se basant essentiellement sur la sensibilisation et la mobilisation.
Source : Dakaractu