Une opposition réduite au silence
Trois ans après ce renversement, la junte dirigée par le général Mamadi Doumbouya continue de restreindre les libertés politiques et de marginaliser les partis d'opposition. Le vendredi 14 mars, la junte a annoncé la suspension de 28 formations politiques pour une durée de trois mois, parmi lesquelles le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) d'Alpha Condé et l'Union des Forces Républicaines (UFR) de Sidya Touré. Officiellement, ces suspensions sont justifiées par le non-respect de certaines exigences administratives, mais elles s'inscrivent en réalité dans une logique d'étouffement de la contestation.
Le pouvoir militaire a par ailleurs dissous 27 partis supplémentaires et placé quatre autres sous observation. Dans un contexte où plusieurs figures de l'opposition ont disparu et où la liberté d'expression est de plus en plus restreinte, ces mesures apparaissent comme une volonté manifeste de confisquer le débat politique.
Une démocratie en danger
Face à ces décisions arbitraires, Alpha Condé a réagi fermement. « La junte veut vous faire taire. Elle tente de vous imposer un choix qui n’est pas le vôtre : celui de la soumission et du renoncement », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux, qualifiant ces interdictions de « non-événement ».
Les Forces Vives de Guinée (FVG), qui regroupent les principaux partis d’opposition et la société civile, ont également dénoncé une tentative de la junte d’éliminer toute alternative politique. Elles appellent les citoyens à se mobiliser pour la défense de leurs droits et libertés, face à un pouvoir de plus en plus autoritaire.
Des promesses électorales sans garanties
Sous pression de la communauté internationale, la junte s'était engagée à rendre le pouvoir à des civils avant la fin de 2024. Pourtant, à ce jour, aucune élection n'a été organisée. Le général Doumbouya a répété dans ses vœux du Nouvel An que 2025 serait une « année électorale cruciale », sans apporter de garanties sur un calendrier précis.
Le Premier ministre civil, Amadou Oury Bah, a mentionné le 5 mars dernier qu’un référendum et des élections présidentielles et législatives se tiendraient dans l'année pour un « retour effectif » à l’ordre constitutionnel, mais sans annoncer de dates concrètes. Cette opacité alimente les craintes que la transition militaire ne se prolonge indéfiniment, au détriment du processus démocratique initié sous Alpha Condé.
Un appel à la vigilance et à la mobilisation
Alors que la Guinée s’enfonce dans une crise politique et institutionnelle, l’avenir du pays dépendra de la mobilisation de ses citoyens et de la pression internationale sur la junte. Alpha Condé, premier président démocratiquement élu du pays, incarne toujours cette volonté de défense des acquis démocratiques face aux tentations autoritaires.
L’heure est à la vigilance. Seule une démocratie restaurée pourra garantir à la Guinée un avenir prospère et stable, dans la continuité des réformes engagées sous la présidence d’Alpha Condé.