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L'essentiel


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Alain Gomis : le comble de la félicité

PORTRAIT
Lundi 13 Mars 2017

Le réalisateur franco-sénégalais a remporté le Grand Prix du jury pour Félicité à la 67e édition de la Berlinale et l'Etalon d'or de la Fesppaco, édition 2017. Seize ans après son premier long-métrage, il s'impose comme un artiste talentueux et engagé.
Unique film africain en lice à la Berlinale, Félicité s'est distingué recevant le Grand Prix du jury. Ce long-métrage dresse le portrait d'une chanteuse de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, qui se bat pour faire soigner son fils victime d'un accident de moto.



Félicité est une femme forte, à l'image des figures maternelles qui ont entouré le réalisateur durant sa jeunesse. Alain Gomis, 45 ans, né d'une mère française et d'un père sénégalais, a fait ses études à la Sorbonne, où il a décroché un master d'études cinématographiques.


Des films entre lyrisme et drame social


Ses films se distinguent par leur réalisme teinté de douces notes d'espoir incarnées par ses personnages. Il a commencé sa carrière en réalisant des vidéos et des courts-métrages dont Petite Lumière en 2003, qui raconte l'histoire touchante d'une petite fille qui croit qu'il suffit de fermer ses yeux pour faire disparaître ses tracas.
Son premier long-métrage, l'Afrance, présente l'itinéraire d'un jeune étudiant sénégalais parti faire ses études en France et confronté à des problèmes de titres de séjour qui le mènent en centre de rétention. Le Léopard d'argent du meilleur film au festival de Locarno (Suisse) lui est décérné en 2001. Sept ans plus tard, Andalucia dresse le portrait d'un homme qui vit dans une caravane et cherche un emploi.
Alain Gomis est à nouveau primé en 2013 pour Aujourd'hui (Tey) dans lequel joue notamment l’actrice Aïssa Maïga. Il reçoit l'Étalon d'Or de Yennenga au Fespaco. Le film retrace la dernière journée d'un homme sur terre qui sait qu'il va mourir. Et  cerise sur le gâteau, Félicité est sacré Etalon d’or au Fespaco 2017.
 

Défense du cinéma africain


Engagé au Sénégal, le réalisateur participe au programme Up Courts-Métrages qui forme de jeunes cinéastes à Dakar depuis 2013. Il milite aussi pour la réouverture d'un centre culturel dans la capitale africaine. À la Berlinale, Alain Gomis a rappelé l'importance d'aider financièrement le septième art dans les pays africains. «Je vois arriver une génération de réalisateurs qui n'a jamais été au cinéma, car il n'y a plus de salles de cinéma. J'ai l'impression que le moment est important pour le cinéma africain», a-t-il ainsi souligné.
Une année également cruciale pour Alain Gomis qui est entré dans l'histoire du cinéma d'auteur africain avec ces deux nouvelles récompenses.
 
 

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