Les faits
L’affaire est rocambolesque à plus d’un titre. Rachelle Sleylaty, responsable des coffres de la société Batiplus a mis en place un système de détournement sophistiqué, profitant des failles de sécurité de l’entreprise. Elle a ainsi dérobé plus de 2 milliards de FCFA appartenant à la société Batiplus, à l’aide de ses complices, son fiancé Alex Rabih Kfoury et son père André Sleylaty, principaux bénéficiaires de ce casse digne d’un film hollywoodien.
Rachelle Sleylaty
Embauchée en 2018 en tant que Responsable du coffre de Batiplus, elle sera très vite consciente des failles du système de contrôle et de la confiance totale que son DG lui accorde, et en profitera pour se servir sans limites toute l’année 2019 et le début de l’année 2020, dérobant ainsi plusieurs millions de FCFA tous les jours. C’est l’ouverture de la boîte de Pandore. A la date de la découverte de sa fraude au 13 février 2020, Rachelle aura au total détourné plus de 2 milliards de FCFA.
André Sleylaty
Son père André Sleylaty, bien connu de la communauté libanaise pour des faits antérieurs de malversations financières. Rachelle a admis aux huissiers que tous ses proches ont eux aussi tous profité de ses malversations.
Alex Rabih Kfoury
Alex Rabih Kfoury, propriétaireau depart d’un business loin d’être juteux dans le domaine du Glaçon, apparait comme le principal bénéficiaire du détournement de sa compagne. Il est aussi l'homme qui a orchestré la campagne de dénigrement et de calomnie visant Batiplus à l'aide d'une certaine presse et d'influenceurs qui n'influencent qu'eux même en usant de la générosité de gens à la recherche de soutiens pour se tirer d'une mauvaise passe.
Accablée par les nombreuses preuves contre elle, Rachelle finira par avouer les faits aux huissiers venus l’interroger. Elle leur décrira noir sur blanc, dans des PV aujourd’hui entre les mains de la justice, le procédé de son détournement, l’utilisation faite des sommes dérobées, un train de vie royal que son salaire à 1 million de FCFA ne saurait aucunement permettre. Le tout avec un niveau de détail déconcertant qu’elle seule pouvait connaître. Y sont décrits des voyages dans plusieurs pays, la préparation coûteuse de son mariage, l’achèvement des immeubles entamés par son père, la constitution d’une société d’événementiel D-DAY, ainsi que l’achat de voitures, de bijoux coûteux et de cadeaux qu’elle dira elle-même « en or ».
Un immeuble R+6 à Ngor, un immeuble au Point E, et même un campement à Ndangane ! Autant de propriétés dont la construction a été achevée, Rachelle le confessera là aussi aux huissiers, grâce à une partie des fonds détournés.
Un immeuble situé au Point E, rue de Tambacounda, appartenant à André Sleylaty (le père), à qui on ne connaît aucune activité économique. Deux appartements acquis en l’espace d’un an et demi, dont l’un courant 2019 à Dakar Plateau situé rue Brière de L’Isle pour une valeur de 380 millions de FCFA.
« Je prenais un million de francs par jour et cinq millions trois fois par semaine ». Décidément intarissable, elle donne l’utilisation de l’argent. Des voyages dans des destinations de rêve, la préparation de son mariage royal avec son fiancé Alex Rabih Kfoury, un fabricant de glaçons et, surtout, patron de l’agence de publicité platinium. Si on sait que Platinium gère de gros budgets publicitaires, on comprend aisément le traitement biaisé de cette affaire par une certaine presse. Rachelle a aussi confessé l’achèvement d’immeubles dont la construction avait été commencée par son père, l’achat d’un appartement en copropriété avec son fiancé à 380 millions de francs, un acompte de 60 millions sur un autre, la constitution d’une société d’événementiel à l’enseigne d-day, l’achat de bijoux coûteux.
"Sur pv d’huissier toujours, elle dit que tous ses proches — c’est-à-dire son père André, sa mère Marie-Jo, son fiancé Alex — étaient au courant de ses agissements et en ont profité. ils ont tous nié au cours de l’enquête, ce qui fait qu’ils ont échappé à la prison contrairement à Rachelle enfoncée par ses confessions recueillie par un huissier. bien évidemment, on est loin des 146 millions visés dans la plainte car au moment où celle-ci était déposée, le trou venait tout juste d’être découvert", révèle le témoin.
Koumba Diop