Cela, tout le monde le sait. Non seulement il a fait une grande partie de ses études aux USA mais encore il y a longtemps travaillé, notamment comme chef du bureau économique de l’ambassade du Sénégal à Washington.
L’homme parle un anglais châtié avec un très fort accent Us.
D’ailleurs, quand il parle français, la moitié des mots qu’il utilise sont empruntés de la langue de Shakespeare !
Naturellement, ses méthodes de gestion aussi sont « américaines ».
Lorsqu’il a pris les rênes du Port autonome de Dakar, un mot y a fait florès : « cost killing » ou réduction de coûts.
On sait que lorsque la multinationale française Renault était allée chercher l’ancien patron de la firme automobile japonaise Nissan, Carlos Ghosn, pour en faire son directeur général, l’homme avait été présenté comme un « cost killer » (réducteur ou tueur de coûts ».
Justement, Aboubacar Sédikh Bèye, qui a pris la carte de l’APR—ce qui n’est déjà pas très yankee — a donc fait savoir partout qu’il ferait du « cost killing ».
Autrement dit, il entendait remettre de l’ordre dans les compte financiers de l’entreprise et aussi chasser toutes formes de gabegie et dépenses inutiles.
Parmi ces dépenses, on note la suppression de certaines missions dites fantaisistes, des colonies de vacances jugées très coûteuses et certains contrats de partenariat avec la presse, sans compter la formation des agents à l’étranger et d’autre charges jugées inutiles pour l’entreprise.
Le paradoxe, c’est que notre « cost killer » combat la gabegie au moment où il offre 60 billets pour le pèlerinage à La Mecque à ses agents à raison de 5 millions par personne ! Après tout, l’élection présidentielle, c’est dans six mois…
Mieux, après avoir décidé de remercier les militants APR de Fatick payés à ne rien faire au Port, ce qui constituait de vrais « costs! », l’Américain Bèye s’est finalement résolu à les garder suite à une intervention de la Première dame et de son mari !
Enfin, parmi les mesures de « cost killing » et de redressement entreprises, il est prévu la vente des locaux de la direction commerciale qui se trouve surla route de Rufisque.
Des locaux qui appartenaient à Renault Sénégal et que son prédécesseur, Docteur Cheikh Kanté, avait acquis au prix de 27 milliards de francs CFA.
Or, dans ce type de « deals », il est possible de percevoir des commissions aussi bien à l’acquisition que… lors de la revente ! Mais bon, l’essentiel c’est de s’enrichir en prétendant tuer les coûts…