Jusqu'alors assigné à résidence par l'armée, le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, est apparu, en public vendredi 17 novembre, pour la première fois depuis la prise du pouvoir par les militaires dans la nuit du 14 au 15 novembre à Harare.
Le chef de l'État, qui est âgé de 93 ans, s'est rendu dans une université de la capitale pour inaugurer une cérémonie de remise de diplômes. Vêtu d'une robe universitaire jaune et bleue et coiffé d'une toque, le président zimbabwéen s'est assis dans un grand fauteuil en bois d'où il a proclamé, sous les "youyous" de la
foule, la cérémonie ouverte.
S'agit-il de la derinère apparition de Robert Mugabe en tant que chef d'État ? Le parti au pouvoir au, la Zanu-PF, a en tous cas fait savoir à Reuters qu’il se préparait à mettre à l'écart et qu’il engagera une procédure de destitution s'il refuse de démissionner.
La direction de la formation se réunit ce vendredi pour mettre au point une motion qui prévoit l'éviction du chef de l'État au cours du week-end. "On ne reviendra pas en arrière", a indiqué un haut responsable du parti à l'agence de presse.
L'armée du Zimbabwe s'est emparée du pouvoir dans la nuit du 14 au 15 novembre et négocie avec le vieux président pour une transmission en douceur du pouvoir à Emmerson Mnangagwa, ex-vice-président limogé le 6 novembre par Mugabe. Mais, pour l’heure, le chef de l’Etat refuse toujours de démissionner.
"Il y a encore énormément d'incertitudes au Zimbabwe", rapporte à France 24 la journaliste Patricia Huon. La voie de la négociation semble toujours privilégiée par les militaires qui ont pris le pouvoir. Mais ce qui est sûr, c'est que Robert Mugabe, au pouvoir depuis 37 ans, n'a pas dit son dernier mot et ne va leur faciliter la tâche."
Avec France 24