« Les opérations humanitaires sont bloquées à la suite de la fermeture ordonnée par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite », a déclaré le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse.
« Si ces canaux (...) ne sont pas maintenus ouverts, ce sera catastrophique pour les gens », a-t-il ajouté. Il a exhorté la coalition à laisser entrer la « nourriture, le carburant et les médicaments », alors que quelque sept millions de personnes au Yémen vivent dans des conditions proches de la famine.
Le renforcement du blocus est le résultat de la récente passe d'armes entre l'Arabie saoudite et l'Iran sur le Yémen, déclenchée par un tir de missile de rebelles yéménites pro-iraniens intercepté au-dessus de l'aéroport international de Riyad au cours du week-end. Lundi, la coalition dirigée par l'Arabie saoudite a indiqué se réserver le droit de riposter de « manière appropriée » et a décidé, en attendant, de renforcer le blocus du Yémen. Cette mesure revient à fermer de « manière provisoire » les frontières aérienne, maritime et terrestre.
« C'est un problème d'accès aux dimensions colossales », a souligné M. Laerke, indiquant que le renforcement du blocus avait immédiatement fait bondir de 60% le prix du carburant et de 50% le prix du gaz de cuisine. Il a par ailleurs annoncé que l'ONU était en discussion avec la coalition pour que l'acheminement de l'aide humanitaire puisse être rétabli au plus vite.
Le Yémen est déchiré par une guerre qui oppose les rebelles chiites Houthis et leurs alliés - les forces restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh - aux troupes loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Le conflit s'est aggravé avec l'intervention militaire en mars 2015 d'une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite pour aider le pouvoir à chasser les Houthis qui ont pris le contrôle de Sanaa et d'autres parties du pays fin 2014/début 2015. Le conflit a fait plus de 8650 morts dont de nombreux civils. Selon les chiffres publiés mardi par le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, 5295 civils ont été tués et 8 873 blessés.
(avec AFP)