Mais à la place des foules en liesse auxquelles il s'attendait, Idrissa Seck a dû déchanter et improviser un discours dans la salle de la mediathèque de Treichville, devant moins d'une centaine de personnes, agents de sécurité compris. Un flop magistral qui a conduit l'ancien maire de Thies à faire amende honorable et reconnaître "un mauvais planning "dans l'organisation de sa visite pour expliquer le peu d’affluence noté dans cette commune de Treicheville qui est pourtant le fief historique de la communauté sénégalaise à Abidjan. Le patron de Rewmi a dû ainsi écourter son discours pour laisser la parole à son camarade de parti Yankhoba Seydi, enseignant et syndicaliste à l'Ucad qui l'accompagnait dans cette tournée.
Mais, en réalité, ce ratage est plutôt le fruit de la désorganisation du parti Rewmi à Abidjan qui ne parvient pas à bousculer sérieusement l'Apr, qui reste de loin le parti le plus représentatif en Côte d'ivoire si l'on en juge les résultats issus des dernières élections législatives. Le parti au pouvoir avait remporté la mise avec un large score en dépit du fait que le vote n’avait pas pu avoir lieu dans trois communes d’ Abidjan et faire élire comme député son candidat Seybatou Aw.
Plus inquiétant pour le Rewmi, ce parti avait dû faire face à une féroce guerre des tendances entre Cheikh Kassé, son représentant historique en Côte d'ivoire et un jeune loup du nom de Ibn Abbas Ndiaye qui travaillait dans le café. Résultat des courses, en plus de ces bisbilles internes, les contre-performances électorales successives d'Idrissa Seck ont fini apparemment par décourager bon nombre de ses supporters établis sur les bords de la lagune Ebrié.
Cheikh Ahma Diop (Correspondant de lessentiel.sn à Abidjan)